La députée Fatima Zahra Tamni, du Parti de la Gauche Démocratique, a adressé une question écrite au ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohammed Mehdi Bensaid , concernant l’exclusion des artistes de rap du soutien musical pour l’année 2023 en raison d’une condition dans le cahier des charges interdisant l’utilisation de l’autotune.
Dans sa question, la députée Fatima Zahra Tamni a déclaré : « Il est indéniable que la musique rap a connu une évolution importante, dans le monde en général et au Maroc en particulier, au point que les rappeurs marocains participent aux plus grands événements musicaux à travers le monde et collaborent avec les grands noms du rap mondial dans leurs projets artistiques ».
Elle a ajouté que « cette évolution, aussi bien dans le monde qu’au Maroc, ne peut être dissociée du progrès technologique et de l’apparition d’améliorations sonores depuis la fin des années 90 et le début du XXIe siècle, notamment avec l’autotune et d’autres améliorations sonores ».
Elle a souligné qu’une mesure sans précédent a été prise par le ministère de la Culture en insérant, dans le cahier des charges de l’année en cours, une clause d’exclusion concernant l’absence d’autotune dans la chanson éligible au soutien, ce qui va à l’encontre de l’évolution technologique de la musique, en plus d’exclure plusieurs artistes, en particulier les rappeurs, ainsi que d’autres catégories musicales qui dépendent des effets sonores, ce qui contredit le principe d’égalité des chances.
La même députée a noté que « cette clause est ajoutée alors que le rap est représenté dans le comité de soutien, ce qui souligne l’impact majeur du rap dans le secteur musical », ajoutant qu' »il n’y a aucune restriction concernant l’utilisation d’effets visuels pour soutenir les productions cinématographiques, mettant en évidence la créativité dans ces productions ».
Elle a considéré que « la clause insérée dans le cahier des charges constitue une violation flagrante des articles 6 et 7 de la Convention de l’UNESCO de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, auxquels le Maroc a adhéré il y a dix ans (2013), et qui prévoit des mesures visant à fournir une aide financière générale ».
La députée du Parti de la Gauche Démocratique a interrogé le ministre de la Culture sur la raison de l’ajout de cette condition qui n’existait pas dans les cahiers des charges précédents, ce qui signifie l’exclusion des rappeurs, en particulier « les rappeurs », du soutien, tout en offrant une plus grande opportunité à d’autres catégories de musique de bénéficier de ce soutien.