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Élections 2026 : les partis à l’épreuve d’un nouveau pacte démocratique

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Les partis politiques marocains s’activent à un rythme soutenu pour finaliser leurs propositions de réforme du système électoral. Pris par l’urgence du calendrier, ils doivent remettre leurs contributions avant la fin du mois d’août, conformément à l’appel du ministère de l’Intérieur et aux orientations royales formulées dans le dernier discours du Trône. Ces propositions seront débattues lors de la session parlementaire d’automne, avec l’objectif central de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions élues.

Selon des sources bien informées, aucune formation n’a encore transmis sa version définitive au ministère de tutelle. Si certaines ont déjà tenu des réunions internes, d’autres accusent un certain retard, période estivale oblige. Néanmoins, la dernière semaine d’août s’annonce décisive : des rencontres intensives sont programmées, notamment au sein des partis de la majorité, afin d’arrêter les versions finales avant leur soumission officielle.

Au cœur de ces discussions, une préoccupation domine : lutter contre le désintérêt croissant des Marocains pour la participation politique. Le spectre de l’abstention, qui menace la légitimité des prochaines échéances électorales, pousse les formations à explorer des pistes audacieuses. Parmi elles, la recherche de mécanismes garantissant une représentation plus authentique des jeunes et des femmes, tout en limitant l’influence de l’argent sur la vie politique.

Parmi les propositions les plus débattues figure la remise en question du système actuel de quotas. Jugé limité et parfois vecteur de clientélisme, il pourrait céder la place à des mesures plus radicales. Certains partis envisagent ainsi de réserver des circonscriptions exclusivement aux femmes, bien que cette option soulève des interrogations d’ordre constitutionnel et juridique. D’autres suggèrent la création d’une nouvelle liste nationale fondée sur des critères précis, afin de barrer la route aux candidats « fortunés » dépourvus de légitimité politique.

Dans les coulisses, des idées plus surprenantes circulent, comme l’instauration de sanctions contre les citoyens s’abstenant de voter, en partant du principe que le suffrage n’est pas seulement un droit mais aussi un devoir national. Parallèlement, des pistes techniques émergent, telles que la numérisation du processus de vote pour fluidifier les opérations et augmenter le taux de participation, ou encore l’inscription automatique de tous les jeunes de 18 ans sur les listes électorales.

Une source issue de la majorité confie que la semaine prochaine sera déterminante pour trancher sur les propositions à soumettre. Elle précise que les grandes lignes privilégient un renforcement de la représentation des femmes, des jeunes, de la diaspora et des personnes en situation de handicap. L’idée d’élever sensiblement la part des femmes s’impose comme un axe prioritaire, dans la perspective de concrétiser le principe constitutionnel de la parité et de redonner au champ politique toute sa noblesse.

S’agissant des jeunes, le débat reste ouvert et les mécanismes de leur inclusion font encore l’objet de discussions. Les partis s’accordent néanmoins sur la nécessité d’établir des critères clairs pour promouvoir les compétences, tout en fermant les brèches juridiques exploitées par certains candidats pour fragiliser leurs adversaires.

En définitive, si les contours des réformes restent à préciser, une certitude s’impose : la prochaine rentrée politique sera marquée par un débat intense autour des moyens de redonner souffle et crédibilité à la vie démocratique marocaine.

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