El Midaoui dévoile à belpressefr sa doctrine : Réformer pour durer, pas pour gouverner (vidéo)

Dans une démarche visant à renforcer la transparence institutionnelle et rapprocher l’action publique du citoyen, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a dévoilé, ce mercredi 19 novembre 2025, les nouvelles orientations stratégiques qui façonnent la transformation de l’université marocaine. La rencontre, organisée au siège du ministère sous le thème « Les jalons de l’Université de demain », a permis de présenter les principales avancées du secteur et les chantiers réformateurs actuellement en cours.

Pour la rentrée universitaire 2025-2026, plus de 338 500 nouveaux étudiants ont rejoint les différents établissements, portant les effectifs globaux à plus de 1,31 million d’inscrits, en hausse de 4,8 % par rapport à l’année précédente. Les universités publiques concentrent 87 % de ces effectifs, soutenues par 18 726 enseignants-chercheurs et plus de 8 000 cadres administratifs et techniques. Par ailleurs, 330 enseignants et 303 administrateurs ont bénéficié de la prolongation de l’âge de départ à la retraite.

Conformément aux dispositions de la loi-cadre 51-17, le ministère mène un vaste chantier législatif comprenant 5 projets de loi, 16 décrets et 17 arrêtés. Le projet de loi 59-24, actuellement examiné, redéfinit l’organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, tout en introduisant de nouvelles structures institutionnelles destinées à moderniser la gouvernance universitaire, notamment dans les établissements à accès ouvert.

Interrogé par le journal « belpressefr » sur la contrainte du calendrier — moins d’un an restant à la tête du ministère — El Midaoui a livré une réponse exclusive qui éclaire sa philosophie de l’action publique.

« Une réforme, quel que soit le temps consacré, ne suffira jamais, car le monde change : la technologie, l’économie, la société… Notre rôle est de poser un socle, de construire, et ensuite de garantir la continuité des politiques publiques », affirme-t-il.

Le ministre explique que les réformes engagées visent à installer une architecture durable : « Dans le projet de loi 59-24, plusieurs dispositifs ont été conçus pour institutionnaliser les structures, de sorte que celui ou ceux qui viendront après trouvent un travail déjà bâti et puissent poursuivre naturellement la trajectoire ».

Selon lui, gouverner ne doit pas être perçu comme un mandat limité dans le temps : « Un responsable politique ne doit pas travailler pour le bout de son nez. Je ne réfléchis jamais en termes de temps. Je fais mon devoir d’abord, pour le citoyen marocain. L’essentiel est de réaliser quelque chose, inshallah. »

Ce discours marque une volonté claire : inscrire la réforme universitaire dans une continuité d’État, et non dans une temporalité gouvernementale.

Dans cette logique, le ministère adopte un modèle de gouvernance basé sur la contractualisation. Douze contrats de développement ont ainsi été signés à Laâyoune le 7 novembre 2025 avec les universités publiques, consacrant une gestion axée sur la performance, la redevabilité et les résultats mesurables.

La transformation académique se poursuit avec la révision des normes pédagogiques des cycles Licence et Master, ainsi que la création du « Bachelor en technologie » au sein des Écoles Supérieures de Technologie. En parallèle, le ministère lance la plateforme nationale d’apprentissage linguistique « E-Logha-Sup », développée par des universitaires marocains et dont le lancement officiel aura lieu le 29 novembre 2025 à Dakhla.

La future Stratégie Nationale pour la Recherche Scientifique 2026-2035 est en cours d’élaboration, tandis que le Programme National d’Appui à la Recherche et à l’Innovation (PNARDI 2025-2028), doté d’un milliard de dirhams en partenariat avec la Fondation OCP, poursuit sa mise en œuvre. Plusieurs sous-programmes, dont Ibn Battouta, Ibn al-Banna et al-Nafzawiya, verront la sélection de leurs projets annoncée prochainement.

Un nouveau modèle de résidences universitaires en partenariat public-privé est en développement, assorti d’une augmentation de la capacité d’accueil de 3 962 lits et de la construction de cinq nouvelles cités universitaires offrant 7 500 lits additionnels.

En somme, El Midaoui a réaffirmé la nécessité d’un engagement collectif pour renforcer le rôle stratégique de l’université marocaine dans la compétitivité économique du pays, en cohérence avec les Hautes Orientations Royales et les aspirations de la société.

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