L’ancien député Rachid El Fayek, actuellement incarcéré pour des faits de corruption financière à Fès, vient de jeter un pavé dans la mare. Par la voix de ses avocats, il a saisi la Présidence du Ministère public d’une plainte explosive dénonçant des pratiques d’extorsion et de corruption électorale remontant au scrutin du 8 septembre 2021.
Selon les éléments révélés, l’ex-parlementaire affilié au Rassemblement national des indépendants (RNI) affirme qu’un haut responsable lui aurait exigé la somme astronomique de 8 millions de dirhams en échange de l’assurance de faire élire trois candidats aux élections législatives.
Pour Mohamed El Ghaloussi, président de l’Association marocaine pour la protection de l’argent public (AMPAP), ces allégations d’une extrême gravité ne sauraient être passées sous silence. Il appelle le président du Ministère public à transmettre cette plainte au procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès afin de diligenter une enquête approfondie.
El Ghaloussi insiste notamment sur la nécessité de confier l’affaire à la brigade régionale de la police judiciaire de Fès. Il recommande d’auditionner le plaignant, de recueillir les preuves qu’il détient, de recourir aux techniques d’investigation numérique pour localiser les personnes mises en cause, d’expertiser les téléphones portables et d’entendre l’ensemble des responsables politiques cités dans le dossier, y compris ceux relevant de la préfecture de Fès.
Si ces accusations s’avèrent fondées, elles révèleraient, selon le président de l’association, une dérive d’une rare gravité sur le plan pénal, de nature à ébranler la crédibilité, la transparence et l’intégrité des élections législatives de septembre 2021.