Éducation : Les enseignants de la « zone 10 » annoncent un durcissement de leur mouvement de protestation contre le ministère
La Coordination nationale des enseignants de la « zone 10 » a décidé de lancer une grève nationale les 10 et 11 avril 2025, accompagnée d’un rassemblement de protestation devant le siège du ministère de l’Éducation nationale à Rabat, le jeudi 10 avril.
Cette intensification de la mobilisation survient à la suite de ce que la coordination considère comme un recul du ministère de l’Éducation nationale sur les résultats des négociations sectorielles, notamment celles ayant abouti lors de la dernière réunion du 9 janvier 2025.
La coordination met en avant la responsabilité pleine et entière du ministère et du gouvernement quant aux conséquences éventuelles de cette montée en puissance de la contestation, accusant ces derniers d’insister sur l’entrave à l’équité et de multiplier les promesses irréalistes.
Les enseignants réitèrent leur exigence concernant la promotion exceptionnelle de tous les enseignants de la « zone 10 », diplômés de l’échelle 9, avec effet rétroactif administratif et financier, ainsi que la réparation intégrale des préjudices pour tous les concernés, sans aucune contrepartie ni recul sur les accords antérieurs.
Ils appellent également toutes les organisations syndicales à soutenir leurs revendications, affirmant leur rejet de toute solution qui ne serait pas conforme à leur juste dossier revendicatif.
La coordination a également exprimé son opposition farouche aux dispositions de la nouvelle loi organique sur les grèves, qu’elle considère comme une tentative de restreindre le droit de grève et de le transformer en un outil au service des employeurs, avec une tentative infructueuse de légitimer la répression.
Ces dernières semaines, plusieurs déclarations ont été publiées par les coordinations et syndicats éducatifs, dénonçant ce qu’ils qualifient de recul continu de la part du ministère sur les engagements pris lors des discussions autour du projet de nouveau statut des fonctionnaires de l’Éducation nationale. La situation s’est tendue après que le ministère dirigé par Mohamed Saâd Barada a annoncé le rejet par certains secteurs gouvernementaux (tels que les ministères des Finances et de la Fonction publique) des demandes des enseignants de la « zone 10 » et des gestionnaires pédagogiques.
Le dialogue a atteint une impasse, conduisant les cinq syndicats les plus représentatifs à suspendre temporairement leur participation à la commission technique, comme mesure d’avertissement jusqu’à ce que la méthodologie de travail soit corrigée. En conséquence, les syndicats éducatifs ont officiellement annoncé la reprise des protestations, avec un programme de durcissement dans les jours à venir.