Crise hydrique au Maroc : Les propriétaires de hammams expriment leur mécontentement face à la fermeture imposée
Les propriétaires des hammams et bains publics ont exprimé leur profond mécontentement dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur, contestant vivement la récente mesure de fermeture imposée en réponse au stress hydrique. Ils remettent en question l’efficacité de cette décision dans la lutte contre le gaspillage de l’eau et soulignent ses implications graves sur le secteur déjà fragilisé. La Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants des hammams a fait part de son inquiétude quant à l’impact potentiel de cette mesure sur les plus de 200 000 emplois liés au secteur.
Dans leur lettre, les professionnels du secteur estiment que le gouvernement devrait cibler en priorité les secteurs qui utilisent de manière irrationnelle les ressources en eau plutôt que de prendre des mesures généralisées qui touchent sévèrement des activités essentielles. Ils soulignent que le secteur des hammams a été particulièrement négligé pendant la crise économique liée à la Covid-19, ce qui a entraîné une détérioration significative de sa situation financière.
Par ailleurs, la Fédération exprime ses doutes quant à l’efficacité réelle de la décision, arguant que les gens qui fréquentaient les hammams pourraient simplement se tourner vers d’autres moyens de se laver chez eux, risquant ainsi de gaspiller autant d’eau, voire davantage. Rabie Ouachi, président de la Fédération, souligne également l’absence de données concrètes prouvant l’impact positif de cette mesure sur la consommation d’eau.
La Fédération appelle donc le ministre de l’Intérieur à agir rapidement en suspendant la décision de fermeture hebdomadaire des hammams et à ouvrir un dialogue constructif avec les professionnels du secteur. L’objectif serait de trouver des solutions qui permettent de rationaliser l’utilisation de l’eau sans compromettre davantage la stabilité économique du secteur des hammams.