Conflit de pouvoir au sein de l’armée algérienne : La promotion de Ben Ali Ben Ali met Chengriha dans l’embarras- vidéos
Lors de la cérémonie de remise des grades aux officiers de l’armée, qui a eu lieu le mardi 4 juillet, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a créé la surprise en invitant le général Ben Ali Ben Ali, qui était présent aux côtés du chef de l’armée, le général Said Chengriha. Cette situation met en évidence les divergences entre la présidence et l’état-major, ajoutant ainsi une nouvelle preuve des désaccords existants.
À l’approche du 61ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, célébré le mercredi 5 juillet, le président algérien a une fois de plus marqué sa présence sur le front militaire, cherchant apparemment à prouver quelque chose. Cependant, il a créé la surprise en invitant le général de corps d’armée Ben Ali Ben Ali à s’asseoir à ses côtés, au même rang protocolaire que le chef d’état-major de l’armée algérienne, lors de la cérémonie de remise des grades et des décorations à plusieurs généraux et officiers supérieurs nouvellement promus. Cette décision a été accueillie avec des applaudissements mitigés de la part du général Said Chengriha.
En effet, Ben Ali Ben Ali occupe une position élevée au sein de l’armée algérienne et est considéré comme l’un des plus hauts gradés, tout comme Said Chengriha. Ce qui distingue Ben Ali Ben Ali de Said Chengriha, c’est qu’il est le seul ancien membre encore en activité de l’Armée de libération nationale (ALN), dont il a rejoint les maquis en 1954 et intégré en 1956. De plus, son frère aîné, Ben Ali Dghine Boudghène, connu sous le nom de Colonel Lotfi, est un héros de la guerre de libération, décédé au combat en mars 1960.
La présence de Ben Ali Ben Ali dans l’armée algérienne est renforcée par son héritage historique, ce qui peut perturber Said Chengriha. Depuis son arrivée à la tête de l’état-major en janvier 2020, Chengriha a essayé par tous les moyens de le contraindre à la retraite ou de l’envoyer en prison, mais sans succès. En fait, Ben Ali a même défié le clan de Chengriha en boycottant les réunions des commandants des différents corps de l’armée qui se tiennent régulièrement au siège de l’état-major depuis 2020. De plus, il a consolidé son influence sur le corps de la Garde républicaine.
Et fait important: au moment où le séjour médical d’Abdelmadjid Tebboune s’éternisait en Allemagne après son infection par le Covid-19, Ben Ali Ben Ali a refusé de prendre part à une réunion de l’armée, présidée par Said Chengriha, pour décider du sort à réserver au président malade. Ce dernier n’a pas oublié que le chef de la Garde républicaine a refusé de rallier les généraux conspirationnistes.
Après une période de relégation de plus de trois ans et demi, pendant laquelle il était marginalisé et cantonné à des rôles secondaires, le général Ben Ali Ben Ali semble avoir été réhabilité et promu. Lors de la cérémonie du 4 juillet, il s’est retrouvé assis en première ligne, formant pour la première fois un trio avec Abdelmadjid Tebboune et Said Chengriha. Même les médias officiels algériens, qui avaient presque fait du nom du général Ben Ali Ben Ali un sujet tabou, ont largement souligné sa présence lors de cette cérémonie, le plaçant sous les projecteurs au même titre que Said Chengriha.
La montée en puissance de Ben Ali Ben Ali met en évidence les profondes dissensions entre Said Chengriha et Abdelmadjid Tebboune. Le président algérien est fortement préoccupé par sa réélection en décembre 2024, et toutes ses actions sont motivées par sa campagne électorale. Sa préoccupation pour sa réélection ne se limite pas à l’amour du pouvoir, mais également à la perspective de la prison qui l’attend, ainsi que ses trois fils Mohamed, Khaled et Salaheddine Ilyes, une fois qu’il quittera le palais d’Al Mouradia.
La présence de Ben Ali Ben Ali aux côtés du chef de la Garde républicaine sur le podium, devant les caméras, constitue une véritable humiliation pour Said Chengriha. La question qui se pose désormais est de savoir comment il va réagir face à cet affront.
