Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire de la Justice et du Développement, a vivement dénoncé la responsabilité directe du gouvernement Akhannouch dans la privation des citoyens marocains de l’offrande rituelle à l’occasion de l’Aïd al-Adha cette année.
Lors de la réunion hebdomadaire de son groupe, tenue lundi 2 juin 2025, Bouanou a pointé du doigt le secteur de l’agriculture – en charge de la constitution et de la préservation du cheptel – qui, sous la gouvernance actuelle, a pourtant bénéficié de financements colossaux estimés à plus de 61 milliards de dirhams. Ces enveloppes ont été allouées sous divers prétextes : atténuation des effets de la sécheresse, subventions à l’importation, suppression des droits de douane, entre autres. Pourtant, aucun impact tangible n’a été observé sur l’état du cheptel national.
Dans ce contexte, Bouanou a salué la sage intervention de Sa Majesté le Roi appelant les citoyens à ne pas procéder cette année au sacrifice rituel, estimant qu’il s’agit d’une décision empreinte de discernement, ayant levé le fardeau moral pesant sur les familles marocaines. Une décision, a-t-il ajouté, qui contribuera à la préservation et à la régénération du cheptel ovin national. Il n’en demeure pas moins, selon lui, que les politiques publiques menées dans le domaine agricole ont clairement failli, et qu’il devient impératif d’en demander des comptes aux responsables.
En outre, Bouanou a souligné que si les 61 milliards de dirhams avaient été redistribués équitablement entre les ménages marocains, chaque famille aurait pu bénéficier d’une aide de 3 000 dirhams pour l’achat d’une bête sacrificielle – sans même épuiser le montant alloué. Il a dénoncé l’absence de soutien direct aux éleveurs et aux petits agriculteurs, au profit d’un nombre restreint d’importateurs, parfois totalement étrangers au monde rural, sans aucun effet ni sur les prix de la viande ni sur la disponibilité des bêtes dans les marchés.