Berrada : la réussite scolaire dépend d’une meilleure gouvernance, pas du niveau des enseignants

Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saad Berrada, a affirmé, lors d’une séance consacrée à la discussion du budget du ministère, que les écarts de performance entre les établissements scolaires ne sont pas dus au niveau des enseignants ou des élèves, mais trouvent leur origine dans la faiblesse de la gouvernance administrative et le manque de coordination efficace entre les directeurs d’écoles et les inspecteurs pédagogiques.

Le ministre a précisé que l’évaluation du programme “Écoles de l’excellence” menée par le Conseil supérieur de l’éducation a démontré un taux de réussite de 80 % dans l’atteinte des objectifs fixés.
Cependant, a-t-il déploré, l’attention médiatique et syndicale se concentre uniquement sur les 20 % restants, donnant ainsi une image « partielle et injustement négative » de la réforme.

« C’est comme un verre rempli à 80 % : certains préfèrent ne voir que la partie vide », a illustré le ministre.

En défendant le budget alloué à son département, Berrada a souligné que 80 % des crédits sont destinés à l’amélioration des salaires et des conditions de travail des enseignants, inspecteurs et directeurs.
Il a insisté sur le fait que l’investissement dans les ressources humaines est la clé de la réussite de la réforme éducative et le fondement du développement du pays.

Pour illustrer son propos, le ministre a évoqué deux établissements similaires : le premier performant, grâce à la synergie entre son directeur, son équipe pédagogique et l’inspecteur, qui assure un suivi hebdomadaire ; le second, en difficulté, malgré des moyens équivalents, faute de coordination et d’implication locale.

Berrada a également cité le cas d’une école rurale dans la province d’Al Hoceïma comptant 500 élèves, confrontée à une pénurie d’eau et à des installations sanitaires fermées car non réceptionnées officiellement, ce qui a conduit les élèves à manifester dans la rue. Selon lui, cet échec s’explique par l’inaction du directeur et le manque de suivi de la direction provinciale.

En outre, Berrada a réaffirmé que le problème fondamental du système éducatif marocain ne réside ni dans les enseignants, ni dans les élèves, ni dans les équipements, mais bien dans l’absence de cohésion entre la direction administrative et les corps d’inspection.

« Renforcer cette complémentarité est la clé de la réussite — c’est ce qui distingue les écoles performantes de celles qui échouent », a-t-il conclu, soulignant que le ministère œuvre à instaurer cette synergie pour garantir un succès global de la réforme éducative.

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