Autoroutes : polémique autour du nouveau tarif de la carte JAWAZ durant la haute saison touristique
L’annonce par la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) d’une augmentation inattendue du prix de la carte prépayée “JAWAZ” a déclenché une vague de critiques, en particulier en cette période marquée par les départs massifs en vacances et le retour des Marocains résidant à l’étranger.
Jusqu’alors proposée à 50 dirhams avec un crédit initial inclus, la carte est désormais vendue à 80 dirhams sans aucun solde, une décision jugée injustifiée et déconnectée du pouvoir d’achat de nombreux usagers du réseau autoroutier.
Cette hausse intervient alors que les portiques “JAWAZ” se multiplient à l’entrée et à la sortie des autoroutes, au détriment des guichets manuels qui tendent à disparaître progressivement. Ce changement, censé s’inscrire dans une logique de transition numérique, est perçu par nombre d’acteurs associatifs et professionnels comme une transformation imposée plutôt qu’un choix librement consenti. Pour nombre d’usagers, acheter la carte devient une contrainte nécessaire pour éviter les longues files d’attente.
La classe moyenne — traditionnellement moteur de la consommation et facteur de stabilité sociale — se trouve une fois de plus sous pression, entre hausse du coût de la vie, flambée des prix du carburant et tarification inégale des services de transport. L’augmentation du tarif de “JAWAZ” s’ajoute à une série de mesures ressenties comme autant de coups portés à leur quotidien, dans un contexte de forte mobilité intérieure.
Face à la montée de la contestation, aucun communiqué officiel n’a été émis par les autorités concernées pour expliquer les raisons économiques ou stratégiques de cette augmentation. Ce silence a été interprété comme un manque de transparence institutionnelle, alimentant les soupçons d’un déséquilibre entre les intérêts commerciaux et les droits des consommateurs.
Dans ce contexte, Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, a dénoncé ce qu’il considère comme une “avidité injustifiée”, appelant à un boycott massif de la carte “JAWAZ”. Il estime que le timing de cette décision illustre une mauvaise lecture de la relation avec les Marocains du monde.
