Après des hausses successives, les prix des légumes et des fruits baissent…un professionnel explique les raisons de ce recul

De nombreux citoyens expriment leur soulagement face à la baisse des prix des légumes et des fruits au cours des dernières semaines, après une longue série d’augmentations qui ont pesé lourdement sur leur porte-monnaie et qui ont eu un impact significatif sur leur niveau de vie.

Les consommateurs se réjouissent de la baisse des prix et espèrent que la situation se stabilisera et que ces réductions dureront plus longtemps, afin de se remettre de la flambée des prix qui a considérablement réduit leur pouvoir d’achat.

Certains lient la baisse des prix des denrées alimentaires à la décision des autorités mauritaniennes d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations de légumes en provenance du Maroc via le poste frontalier de Guerguerat.

Abderrazak Chabbi, président de l’Association du marché de gros des fruits et légumes à Casablanca, a déclaré que les prix des légumes et des fruits ont baissé de manière significative et que les citoyens ont ressenti cette baisse, mettant ainsi fin à la spéculation et à la distribution des responsabilités quant à la cause de la hausse des prix.

Chabbi a expliqué dans une déclaration que les responsables mauritaniens et certains pays européens ont rejeté les produits marocains, contrairement aux responsables marocains et au gouvernement. Ainsi, « lorsque les exportations ont été interrompues, il y a eu de l’inflation, ce qui signifie une augmentation de l’offre, ce qui signifie que les produits sont abondants, car l’équation des prix est liée à l’offre et à la demande ».

Cependant, le professionnel souligne que le consommateur « n’a pas ressenti la baisse de la manière souhaitée, car les prix à l’étranger ne correspondent pas aux vrais prix à l’intérieur des marchés de gros, car le prix de la tomate ne dépasse pas 2,50 dirhams à l’intérieur de ces marchés, donc son prix de vente au citoyen ne devrait pas dépasser 4 dirhams, contrairement à ce que nous voyons actuellement où elle est vendue à 6 dirhams, mais malgré cela, le citoyen s’en contente ».

Chabbi a averti que le problème est lié à la libéralisation des prix, car depuis son adoption, le service économique relevant des préfectures n’a plus de caractère réglementaire et légal. Il a expliqué que ce service économique activait un système appelé « système de calcul », qui fixait la marge bénéficiaire en fonction du prix d’achat, et donc lorsque les prix ont été libéralisés, il n’y avait plus de frein ou de superviseur pour réguler la relation entre le vendeur et le consommateur en l’absence de commissions de contrôle.

Le président de l’association a souligné qu' »il ne faut pas tromper l’opinion publique en disant que ce sont les intermédiaires et les spéculateurs sur les marchés de gros qui font monter les prix, car c’est un mensonge infondé, et aujourd’hui il est plus évident que jamais que la raison principale est l’exportation anarchique et non régulée ».

Chabbi a lié l’exportation anarchique à l’épuisement des ressources en eau, soulignant qu' »aujourd’hui, nous voyons que l’eau potable est coupée dans certaines régions par l’État, et c’est pourquoi nous devons voir à quoi l’exportation nous a conduits, nous nous trouvons face à une catastrophe majeure, à savoir la grave pénurie d’eau potable ».

Quant à savoir si les prix des légumes et des fruits vont continuer à baisser au cours des prochaines semaines, le président de l’Association du marché de gros des légumes et des fruits de Casablanca a confirmé que la hausse ou la baisse des prix dépend des décisions des responsables, car dès que les exportations sont suspendues, il y a une abondance de produits sur le marché local.

Chabbi a souligné que l’association n’est pas opposée à l’exportation, mais qu’elle appelle à sa rationalisation et à sa réglementation, ainsi qu’à la suspension des produits qui doivent ou ne doivent pas être exportés, car la sécurité alimentaire du pays est une ligne rouge qui ne doit pas être compromise. Il a noté que « lorsqu’il y a une réelle volonté chez les responsables marocains de permettre au citoyen de bénéficier de prix qui tiennent compte de son pouvoir d’achat, ils ont la possibilité d’activer cette question, et lorsqu’ils ne veulent pas le faire, ils ouvrent grand les portes de l’Afrique et de l’Europe et permettent aux marchandises de sortir ».

Le professionnel du marché de gros de la capitale économique a fait remarquer qu’il y a des nouvelles sur la possibilité de revenir à l’exportation de légumes et de fruits comme avant, et donc le même problème reviendra. Il a expliqué que les prix des légumes et des fruits changent toutes les 24 heures, et dans l’ensemble, les prix restent actuellement très appropriés et abordables, tout en tenant compte du pouvoir d’achat des citoyens.