À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé un appel pressant en faveur de la protection des journalistes, affirmant que « partout dans le monde, les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier librement, sans crainte ni favoritisme ». Et d’ajouter avec gravité : « Lorsque cette liberté leur est ôtée, nous en subissons tous les conséquences. »
Dans une déclaration adressée aux médias internationaux, dont le journal « belpresse fr » a obtenu copie, Guterres a déploré les entraves croissantes auxquelles les professionnels de l’information sont confrontés. « Il est tragique que cette liberté, pourtant fondamentale, soit chaque année plus difficile à exercer et plus dangereuse à défendre », a-t-il affirmé.
Le Secrétaire général a dénoncé les agressions, les arrestations arbitraires, la censure, l’intimidation, la violence, et même les assassinats que subissent les journalistes simplement pour avoir fait leur travail. « Nous assistons à une recrudescence alarmante des journalistes tués dans les zones de conflit, en particulier à Gaza », a-t-il précisé.
Selon lui, cette journée mondiale intervient dans un contexte mondial marqué par les divisions et les conflits, mettant en lumière une vérité essentielle : la liberté des peuples est indissociable de la liberté de la presse.
Insistant sur le rôle fondamental du journalisme, Guterres a qualifié la presse libre et indépendante de « service public essentiel » et de « colonne vertébrale de la reddition des comptes, de la justice, de l’égalité et des droits humains ».
Mais aujourd’hui, a-t-il averti, cette liberté est confrontée à une menace sans précédent. « L’intelligence artificielle peut, selon la manière dont elle est utilisée, soit renforcer la liberté d’expression, soit l’étouffer. »
Il a mis en garde contre les dangers des algorithmes biaisés, de la désinformation délibérée et du discours de haine, qu’il a comparés à des « mines disséminées sur l’autoroute de l’information ». Seule une information rigoureuse, vérifiable et fondée sur les faits peut, selon lui, désamorcer ces périls.
Guterres a rappelé que le Pacte numérique mondial adopté l’an dernier prévoit des mesures concrètes pour renforcer la sécurité de l’information, le respect et la tolérance dans l’espace numérique. Il a appelé à un encadrement de l’IA conforme aux droits humains et à une hiérarchisation claire des faits.
Il a conclu en réaffirmant l’importance des « principes mondiaux pour l’intégrité de l’information », présentés également en 2023, comme socle d’un avenir médiatique plus respectueux, éthique et humain.
« En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, engageons-nous collectivement à traduire ces principes en actes, à défendre la liberté d’informer et à protéger les journalistes, partout où ils exercent. »