Akhannouch sous le feu des critiques : L’opposition dénonce un gouvernement en dysfonctionnement-vidéos
Les groupes parlementaires de l’opposition n’ont pas mâché leurs mots à l’encontre du gouvernement d’Aziz Akhannouch à la clôture de la première session de l’année législative 2023-2024 . Ils accusent le gouvernement de « paralyser la constitution », de « saboter et dévaloriser l’activité politique », ainsi que de « transformer le Parlement en une chambre d’enregistrement ».
Lors d’une conférence de presse tenue après la fin de la session parlementaire jeudi, Rachid Hamouni, coordinateur de l’opposition et leader du groupe progressiste et socialiste à la Chambre des représentants, a dénoncé le bilan nul en matière de propositions de loi au cours de cette session. Il considère cela comme une preuve flagrante du pouvoir excessif du gouvernement, alléguant que ce dernier a transformé le Parlement en une chambre d’enregistrement qui ne fait qu’approuver les lois proposées par le gouvernement.
Hamouni a souligné l’absence de sept ministres du gouvernement d’Akhannouch lors des sessions plénières, tandis que le chef de gouvernement aurait dû assister à quatre sessions mais n’y a participé que deux fois. Il a également critiqué le manque de réactivité du gouvernement face aux questions écrites des députés, qualifiant cela de violation de la constitution et du règlement intérieur du Parlement.
Selon Hamouni, les réponses du gouvernement ne correspondent pas aux questions posées par les députés. Certains ministres semblent avoir du mal à lire leurs réponses pendant les questions orales, et d’autres évitent tout simplement de répondre.
Le chef du groupe de l’USFP à la Chambre des représentants, Abderrahim Chahid, a accusé le gouvernement de violer la constitution et de tuer la politique au sein de l’institution. Il appelle à redonner dignité à l’activité politique et à restaurer la confiance des citoyens dans le Parlement.
Chahid a critiqué l’absence du chef de gouvernement, soulignant son manque de participation aux débats sur des questions urgentes telles que la hausse des prix, la crise de l’éducation et les problèmes judiciaires.
Driss SENTISSI, chef du groupe parlementaire du parti Mouvement Populaire à la chambre des représentants, a souligné que le gouvernement voulait être un gouvernement de compétences, mais que la compétence l’avait trahi, notamment en matière de gestion des crises. Il a appelé le gouvernement à présenter un programme gouvernemental révisé lors de la prochaine session en avril.
Sentissi a critiqué le gouvernement pour ne pas avoir tenu ses promesses électorales, affirmant que le gouvernement d’Akhannouch faisait marche arrière sur certaines questions importantes. Il a appelé à une réforme en profondeur du secteur de l’éducation.
La réponse du gouvernement aux crises actuelles a été qualifiée de « confuse » par Driss Sentissi. Il a critiqué la manière dont le chef de gouvernement a abordé les questions avec les syndicats et les gouvernements précédents.
Abdellah Bouanou, chef du groupement parlementaire du PJD, a répondu aux accusations du parti du Rassemblement national des indépendants selon lesquelles les deux gouvernements du PJD sont responsables de la crise de l’eau actuelle. Il a souligné la responsabilité du chef de gouvernement dans le retard de la construction des stations de dessalement à Biougra et Agadir, tout en appelant à des mesures pour rationaliser la consommation d’eau dans le secteur agricole.
L’opposition a persisté dans ses critiques envers le gouvernement affirmant que le gouvernement actuel a pour titre la dévalorisation de la politique, la dispersion de la confiance dans les institutions et le manque de sérieux. Il a appelé à une réforme en profondeur du Parlement pour traiter la question de la corruption à la source.
L’opposition parlementaire dépeint le gouvernement d’Akhannouch comme un acteur paralysant la constitution, tuant la politique et transformant le Parlement en une coquille vide. Les critiques pointent du doigt l’absence persistante des ministres, l’inadéquation des réponses gouvernementales et la déconnexion apparente entre les promesses électorales et les actions concrètes. La scène politique se dessine ainsi comme un théâtre de l’inefficacité gouvernementale, alimentant les appels à une réforme substantielle.