Akhannouch entre attaques internes et aspirations concurrentes, l’avenir de la majorité gouvernementale en jeu
Des sources bien informées ont révélé qu’Aziz Akhannouch, chef du gouvernement et président du Rassemblement National des Indépendants (RNI), observe avec une vigilance teintée de mécontentement les déclarations et les mouvements de ses alliés au sein de la majorité gouvernementale : Fatima-Zahra El Mansouri, cheffe du Parti Authenticité et Modernité (PAM), et Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal. Leurs prises de position, souvent silencieuses face aux attaques méthodiques visant Akhannouch, son parti, et son gouvernement, alimentent cette tension.
Ces dernières semaines, les observateurs ont noté une intensification des critiques à l’encontre du RNI et de son président, parfois portées par des alliés, parfois par des adversaires. Ces attaques, mêlant dimensions personnelles et institutionnelles, ne semblent guère troubler les alliés de la coalition, qui adoptent une posture distante et réservée.
Malgré cette hostilité, Aziz Akhannouch persiste à affronter ces critiques – souvent en rupture avec les règles éthiques de la politique – en multipliant ses descentes sur le terrain et en travaillant sans relâche pour honorer ses engagements envers les citoyens. Dans un contexte marqué par des défis économiques, sociaux, et climatiques d’une rare intensité, tant au niveau national qu’international, il s’efforce de mettre en œuvre le programme gouvernemental, assumant pleinement ses responsabilités dans les crises que traverse le pays. Fidèle à cette ligne, il exhorte les membres de son gouvernement à respecter et à concrétiser les engagements pris dans la déclaration gouvernementale tout en valorisant les réalisations de l’exécutif.
Cependant, un examen minutieux révèle un manque d’engagement uniforme au sein des composantes de la coalition pour défendre et promouvoir les acquis de ce gouvernement avec la même vigueur qu’Akhannouch. Certes, cette majorité repose sur trois partis liés par un pacte d’honneur, mais face aux attaques ciblant le chef du gouvernement, le silence de ses alliés, tels que Nizar Baraka et Fatima-Zahra El Mansouri, semble laisser Akhannouch seul au front.
Récemment, Nizar Baraka a même pris un rôle quasi-oppositionnel, critiquant vivement la situation socio-économique lors d’un discours prononcé à l’occasion du 81e anniversaire de la présentation du Manifeste de l’indépendance. Évoquant des taux alarmants de chômage – 21,3 % au niveau national, 39,5 % chez les jeunes et 29,6 % chez les femmes – Baraka a qualifié cette situation de « crise multidimensionnelle », amplifiant le sentiment de désillusion et de défiance à l’égard des institutions.
Ces critiques ont relancé le débat sur la cohésion et la crédibilité de cette majorité tripartite, jetant un éclairage sur les limites du pacte signé par Akhannouch, Baraka et Mansouri. Le PAM a, pour sa part, exprimé dans un communiqué sa volonté de renforcer la coordination entre les membres de la majorité et a exhorté au respect des engagements pris, notamment en tenant régulièrement les réunions du Conseil de présidence.
Paradoxalement, les critiques ne se limitent pas aux alliés. Des voix internes au RNI, à l’image de Mohamed Oujar, ancien ministre de la Justice, n’hésitent pas à interpeller les ministres du gouvernement pour qu’ils assument davantage leurs responsabilités face aux crises actuelles.
Face à une majorité vacillante, une opposition féroce et une rue en effervescence dénonçant la cherté de la vie, Akhannouch est conscient que l’avenir de son gouvernement est incertain. Il a donc lancé une stratégie de communication intitulée : « Le chemin du développement : mise en œuvre du programme, bilan et perspectives. »
Alors que les échéances électorales se rapprochent, la scène politique marocaine se transforme en terrain d’affrontements stratégiques. Fatima-Zahra El Mansouri aspire désormais à diriger le prochain gouvernement, tandis que Nizar Baraka affiche la détermination du Parti de l’Istiqlal à revenir à la tête de l’exécutif. Pendant ce temps, Aziz Akhannouch, pris entre ambitions rivales et tensions sociales, devra choisir le moment opportun pour réaffirmer son leadership et défendre son bilan, dans un contexte où les enjeux nationaux et internationaux redessinent les équilibres.