Ahmed Lahlimi Alami lance un signal clair face au déclin économique et social du Maroc
La récente interview accordée par le patron du Haut-Commissariat au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, au journal « Media24 », révèle concrètement et précisément que nous sommes en train de passer d’une phase de développement et de disparité sociale à une nouvelle étape caractérisée par le déclin collectif de toutes les catégories sociales.
La crise que nous vivons actuellement n’est ni passagère ni fortuite, et ce que nous appelons aujourd’hui l’inflation deviendra une réalité permanente. En d’autres termes, les niveaux de prix actuels ne seront pas éphémères, et la cause n’en est pas une crise mondiale ou une pandémie, mais plutôt une mauvaise gestion et une mauvaise planification qui nous ont conduits à épuiser nos ressources en eau et à transformer notre modèle de production agricole en une simple arrière-cour pour les étrangers, au détriment d’une réduction de la production intérieure pour répondre aux besoins nationaux.
Nous sommes face à des annonces explicites, faites avant les dernières élections par le Conseil de la concurrence, et aujourd’hui avec beaucoup de difficultés par Bank Al-Maghrib, et clairement déclarées par le délégué à la planification. Ces déclarations indiquent que nous sommes confrontés à une gestion contraire aux intérêts nationaux supérieurs, à une gestion destructrice et dévastatrice des capacités nationales, menaçant la stabilité et la paix sociale, d’autant plus que ces déclarations confirment que nous avons un gouvernement qui pratique délibérément le mensonge éhonté.
Il suffit de se rappeler les hypothèses présentées par le gouvernement pour la loi de finances de l’année en cours, et la façon dont il a insisté sur le fait que nous atteindrions un taux de croissance de 4 % et une inflation d’environ 2 %. Rappelons-nous comment le gouvernement, avec ses différentes tendances politiques et ses visages ministériels, nous a fait croire que « l’inflation est importée » et que la hausse des prix était due à la crise de l’ouragan et à la période post-pandémique…
En effet, Ahmed Lahlimi nous informe sans détour que l’inflation est locale et non importée, et qu’elle est due à la faiblesse de la production nationale et non à l’augmentation de la demande. Il précise que la principale raison de l’inflation réside dans les produits alimentaires de base (alors que le taux d’inflation général est de 10%, l’inflation alimentaire est supérieure à 20%)… Autant dire que l’homme à la tête du gouvernement est celui qui a veillé à la mise en œuvre d’un plan qu’il qualifie de vert depuis 15 ans, alors qu’aujourd’hui on le voit en noir.
C’est aux Marocains de se réveiller avant que les fissures ne s’élargissent. Notre pays ne va pas bien et ne va pas dans la bonne direction. Ce qui reste des outils de résistance au sein de l’Etat semble aujourd’hui plus faible pour continuer à résister. Regardons ce qui se passe avec la Banque du Maroc et le cri de la délégation au plan.
Il appartient aux hommes d’Etat et aux éclairés de la société de rompre le silence des tombes et de contribuer, chacun dans sa position et avec ses moyens, à stabiliser le navire.
