Site indépendant d'actualités

Affaire du viol de Tiflet : Le ministre Ouahbi souligne les lacunes du droit pénal marocain

0

Le ministre marocain de la justice, Abdellatif Ouahbi, s’est déclaré choqué et a condamné le verdict rendu dans l’affaire du viol d’un enfant à Tiflet, soulignant les lacunes du droit pénal marocain qui aboutissent à des peines scandaleusement clémentes pour des crimes odieux.

Le verdict en question fait référence à une peine de deux ans de prison prononcée le 20 mars par un juge à l’encontre de trois adultes de sexe masculin reconnus coupables d’avoir violé collectivement et à plusieurs reprises une enfant de 11 ans à Tiflet, dans le nord-ouest du Maroc, et de l’avoir fécondée.

S’exprimant lors d’un événement organisé mardi par le Centre de débat public et d’études contemporaines à Rabat, M. Ouahbi a insinué que l’affaire du viol de Tiflet appelait à une réforme du droit pénal marocain pour remédier une fois pour toutes à ses écueils successifs.

Suite à l’incident de Tiflet, « nous avons dit que nous allons revenir sur ce texte [sur le viol d’enfants. Faut-il supprimer les circonstances atténuantes ? Faut-il fixer des textes précis ? » a demandé le ministre, exprimant sa frustration face à la légèreté des peines prononcées à l’encontre des violeurs.

« Chaque fois qu’il se passe quelque chose au Maroc, cela me renvoie au droit pénal… et je me demande s’il n’y a pas une échappatoire, un dérapage ou une distorsion qui peut se reproduire demain », a-t-il ajouté.

Le viol remonte à 2021, et la victime est actuellement âgée de 13 ans et mère d’un bambin d’un an, dont le test ADN a confirmé que l’un des trois violeurs était le père.

Cet incident choquant, associé à la courte peine de prison prononcée par le juge, a suscité de nombreuses critiques et indignations parmi les Marocains et les organisations de défense des droits de l’homme.

Selon la loi marocaine, le viol d’un mineur de moins de 18 ans est passible d’une peine de 10 à 18 ans de prison. Toutefois, les tribunaux peuvent en décider autrement et prononcer une peine moins lourde en cas de circonstances atténuantes.

La Cour de Rabat a justifié la légèreté de la peine prononcée à l’encontre des trois hommes impliqués dans l’affaire, en déclarant que le juge avait estimé que la peine de 10 à 18 ans de prison était « trop sévère » pour ce crime particulier.

Le procès en appel de l’affaire du viol de Tiflet aura lieu le jeudi 13 avril à la Cour d’appel de Rabat.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.