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À Nador, la visite de Zakia Driouich ravive les tensions entre ministère et société civile

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À l’occasion de la visite officielle de Zakia Driouich, Secrétaire d’État chargée de la Pêche maritime, dans la province de Nador le mercredi 21 mai — visite consacrée à l’inauguration du nouveau marché de gros aux poissons dans la commune de Beni Ansar — l’Association du Grand Rif pour les Droits Humains a vivement critiqué ce qu’elle qualifie de « marginalisation systématique » des acteurs civils et professionnels locaux dans la gouvernance du secteur halieutique.

Dans un communiqué au ton particulièrement incisif, l’association affirme que cette visite a pris des allures de « vitrine politique » déconnectée des réalités profondes du secteur. Elle déplore l’absence de réponses concrètes aux défis structurels majeurs : blocage du renouvellement de l’accord de pêche avec l’Union européenne, flambée des prix, prolifération de la pêche illégale, et surtout, inégalités flagrantes dans l’accès aux aides et aux licences.

L’ONG exprime également une vive inquiétude face à ce qu’elle décrit comme un « monopole institutionnalisé », accusant le ministère d’entretenir une logique de rente au profit d’intérêts particuliers, au détriment des pêcheurs artisanaux et des communautés littorales dont la subsistance repose principalement sur les ressources marines.

Plus grave encore, l’association alerte sur une menace écologique et économique imminente qui plane sur les côtes du nord-est du pays, où la surexploitation des espèces pélagiques — notamment la sardine et l’anchois — se poursuit sans le moindre respect des tailles réglementaires. Des ports comme Ras El Ma, Kariat Arkmane et Imjaou seraient devenus les épicentres de ce « pillage maritime », dans une indifférence quasi totale des organes de contrôle, avec des soupçons de manipulations délibérées dans les déclarations officielles et une complaisance préoccupante de la part des autorités compétentes.

Face à cette situation alarmante, l’Association du Grand Rif pour les Droits Humains réclame l’ouverture d’une enquête nationale, indépendante et approfondie sur la gestion des subventions et l’attribution des autorisations de pêche. Elle appelle par ailleurs à une refonte intégrale du plan « Halieutis », fondée sur la transparence, la participation effective des professionnels, le respect de l’environnement et la préservation du capital halieutique en péril.

En outre, le communiqué met en garde contre les conséquences d’une politique de « surdité institutionnelle » qui, si elle persiste, pourrait engendrer une profonde crise sociale et compromettre les fondements mêmes de la justice écologique et économique dans la région.

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