A l’ouverture du colloque international organisé par la Fondation Maroc 2030 en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme, sous le thème « Le sport comme levier de promotion des droits humains : quel impact sur les sociétés ? », Fouzi Lekjaa, président de la fondation, a donné le coup d’envoi d’un événement qui s’inscrit dans une dynamique nationale visant à mettre en lumière le rôle croissant du sport dans la consolidation des valeurs liées aux droits et libertés. Le colloque s’est tenu ce mardi 25 novembre 2025 au Complexe Mohammed VI de football à Maâmoura.
Dans son allocution d’ouverture, Fouzi Lekjaa a souligné que ce rendez-vous constituait une occasion privilégiée de découvrir les infrastructures modernes du Centre Mohammed VI et de mesurer leur contribution à l’évolution du système sportif national. Il a insisté sur le fait que le thème du colloque ne relevait nullement du simple exercice théorique, mais touchait au cœur du champ sportif : « Le sport ne se réduit pas aux minutes de jeu sur le terrain ni aux courses sur les pistes ; il représente avant tout un système complet de valeurs et d’enseignement », a-t-il affirmé.
Lekjaa a rappelé que les législations sportives ne cessent d’évoluer pour accompagner les mutations de la société, tout en soulignant que l’action humaine reste faillible malgré les efforts consentis. Il a illustré ses propos par l’incident survenu lors du match du Maroc U17 contre le Brésil, un exemple révélateur, selon lui, de la nécessité de renforcer la culture des valeurs sportives, car le football est avant tout un espace où interagissent responsabilité, discipline et justice.
Il a également expliqué que la pratique du football commence dès le plus jeune âge, lorsque l’enfant apprend la règle fondamentale qu’est le respect de la loi. Il rejoint ensuite un groupe de plus de quarante personnes – joueurs et encadrants –, ce qui lui inculque l’esprit d’équipe et le respect d’autrui. Cette diversité au sein d’un même collectif constitue, selon Lekjaa, un modèle concret des valeurs de coexistence et de tolérance portées par le sport moderne.
Le président de la fondation a aussi insisté sur la valeur essentielle qu’est l’acceptation de la défaite et la capacité à féliciter l’adversaire, un comportement encore rare dans la société, mais profondément ancré dans la culture sportive. « La vraie question n’est pas de savoir pourquoi nous jouons au football, mais ce à quoi il sert réellement : il s’agit avant tout de transmettre des valeurs sociales et de former un citoyen capable de contribuer positivement à son environnement », a-t-il affirmé.
Abordant la perspective de l’organisation de la Coupe du monde, Lekjaa a souligné que cet enjeu impose une vision globale, dépassant largement le cadre sportif pour toucher des secteurs stratégiques tels que la santé et l’éducation, critères décisifs dans le choix des pays hôtes.
Il a assuré que le Maroc œuvre à l’amélioration rapide de ces domaines, ainsi qu’au développement des transports et du maillage territorial, précisant que ces réformes ne sont pas motivées uniquement par les échéances sportives, mais avant tout par la volonté de répondre aux besoins des citoyens et d’améliorer leur qualité de vie. Selon lui, la préparation des Coupes d’Afrique et du Monde repose sur les principes d’équité et de justice sociale, afin que l’impact des investissements bénéficie non seulement aux villes hôtes, mais à l’ensemble du territoire national.
Pour sa part, Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme, a affirmé que le choix du thème du colloque n’était nullement fortuit : il traduit une conviction profonde que le sport occupe désormais une place centrale dans le processus de promotion des droits humains au Maroc. Le sport, a-t-elle précisé, « n’est plus uniquement une activité physique, mais une pratique professionnelle qui dépasse la compétition pour devenir un outil de communication, d’acceptation de la différence et de création de passerelles entre les individus » — des valeurs fondamentales inhérentes à l’esprit des droits humains.
Lekjaa a également mis en avant le rôle pionnier du sport dans la promotion de la parité, évoquant des exemples emblématiques tels que Nawal El Moutawakel depuis 1984, le parcours remarquable de l’équipe nationale féminine actuellement engagée aux compétitions mondiales aux Philippines, ou encore la joueuse Ghizlane Chebbak, sacrée Ballon d’or africain. Selon lui, les événements sportifs incarnent la richesse de la diversité et constituent l’un des piliers du rayonnement culturel que le Maroc doit valoriser pour renforcer les valeurs au sein de la société.
Bouayach a ajouté que l’articulation entre sport et droits humains a connu un essor notable ces dernières années, en particulier avec les échéances continentales et internationales que le Maroc s’apprête à accueillir. Cette évolution, selon elle, témoigne de l’importance croissante du sport dans la diffusion des valeurs universelles et dans la sensibilisation collective à la nécessité de respecter les droits sur et en dehors des terrains.
Elle a rappelé que le sport constitue aujourd’hui un domaine essentiel pour valoriser le capital humain et transformer les parcours des jeunes et des femmes. La dynamique sportive nationale offre, selon elle, un terrain fertile pour consolider et renforcer les acquis en matière de droits humains, grâce aux opportunités de développement, d’émancipation et de promotion de l’égalité qu’elle génère.
Il est à noter que cet événement connaît la participation de nombreuses personnalités nationales et internationales, reflet de l’importance du sujet débattu et de ses implications sociétales.






