Le magazine français « Le Point » a déclaré dans un rapport intitulé « France- Algérie : nuages sombres et coups de tonnerre sur la « dynamique bilatérale » » que la prochaine visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France semble de plus en plus menacée, et a confirmé que la « dynamique bilatérale » dont parlait récemment l’ambassadeur de France, elle ne semble pas à la hauteur des attentes après le réchauffement des relations entre Paris et l’Algérie, redynamisé par la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie en août dernier.
Le Point a estimé que l’ambiguïté entourant la visite prévue du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France est l’un des signes d’un ralentissement de cette dynamique bilatérale dans les relations entre les deux pays. Cette visite d’Etat, qui était initialement prévue pour ce mois de mai, a été reportée à la seconde quinzaine de juin prochain, après un coup de fil de Macron à Tebboune fin avril dernier. Mais à cause des agendas des deux présidents, la date exacte de la visite est toujours incertaine.
Le Point a poursuivi en précisant que des sources algériennes et françaises évoquaient d’autres raisons, notamment l’accumulation de problèmes non encore résolus, ou le manque de contenu tangible dans les nombreux accords entre les deux pays. Des tentatives bilatérales ont commencé ces dernières semaines pour conjurer ces obstacles.
Dans ce contexte, il a été convenu entre les présidents Macron et Tebboune ; la nomination de « deux médiateurs » ou « facilitateurs » pour préparer la visite du président algérien à Paris, mais aussi pour établir une « voie directe et efficace » entre l’Elysée et le palais Mouradia, à savoir : l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin et l’ancien ministre algérien Cherif Rahmani. Cependant, leurs efforts, selon le magazine, se heurtent à de sérieux obstacles.
Le Parlement européen (PE), a adopté, jeudi 11 mai, une résolution sur la situation de la presse en Algérie. La résolution a été adoptée avec une immense majorité (536 votes pour , 4 contre et 9 abstentions), les eurodéputés ont « condamné» les récentes « arrestations arbitraires », incarcérations et poursuites judiciaires contre journalistes, militants et manifestants en Algérie.
C’est surtout le cas d’Ihsane El Kadi, poursuivi pour « financement étranger de son entreprise », et condamné à cinq années de prison dont trois ferme, qui suscite l’inquiétude des députés européens. Il est considéré comme le dirigeant d’un des derniers groupes de presse indépendants d’Algérie, qui comprend Radio M et le site d’information Maghreb Emergent.
La résolution du Parlement européen qui demande notamment « à toutes les institutions de l’UE et aux États membre de condamner ouvertement la répression de la liberté de la presse en Algérie, tout en appelant la délégation de l’Union et les ambassades des pays de l’UE accrédités dans la capitale algérienne à demander l’accès aux journalistes emprisonnés et à assister aux procès », est perçue à Alger comme une intrusion européenne et notamment française dans les affaires internes du pays.
Cette résolution a provoqué une colère en Algérie, non seulement contre le Parlement européen, mais surtout contre les députés macronistes qui siègent à l’institution de Strasbourg, dans un contexte de réchauffement des relations entre l’Algérie et la France et au moment où les deux pays, préparent difficilement la visite du président Tebboune à Paris.
« Les députés macronistes au Parlement ont initié et adopté la résolution.
Ils en ont profité pour attaquer l’Algérie. C’est inacceptable », dénonce TSA.
Mais selon Le Point, ces accusations sont complètement fausses, le texte a été adopté à la quasi-unanimité en Plénière, avec le vote des députés, et sans amendement.
Cette résolution risque de replonger les relations algéro-françaises dans une nouvelle crise après celles de l’automne 2021 et du début 2023.
Décidément, cette visite de Tebboune en France ne bénéficie bon d’un bon alignement des planêtes puisqu’à chaque fois un évènement vient de perturber sa préparation qui n’avance d’ailleurs pas.