Ambassadeur du Cameroun au Maroc : Les relations économiques maroco-camerounaises à explorer
L’ambassadeur de la République du Cameroun et doyen du corps diplomatique du Groupe africain à Rabat, Mahamadou Youssefou a souligné la perspective de développer les relations économiques entre le Maroc et le Cameroun.
Dans une interview accordée à Inspirations Eco, publiée dans son édition de lundi, M. Youssefou a souligné qu’il existe « une marge de manœuvre pour hisser les relations existantes entre le Maroc et le Cameroun à un niveau plus élevé et plus distingué, notamment dans le domaine économique », ajoutant que « les relations existantes entre nous dans ce domaine sont inférieures aux possibilités qui s’offrent aux deux pays. C’est pourquoi, par exemple, nous avons organisé le Forum d’affaires maroco-camerounais sur le bois et le cuir ».
Il a expliqué que ce forum vise à discuter des moyens de « coopération et de renforcement de l’action commune, afin de hisser les relations bilatérales à un niveau satisfaisant ». D’autre part, l’ambassadeur a souligné que les relations bilatérales entre le Maroc et le Cameroun sont « exceptionnelles », puisqu’elles dépassent les relations politiques et diplomatiques pour s’étendre aux domaines économique, commercial et culturel.
« Le Cameroun dispose d’une richesse naturelle en termes de forêts, nous produisons du bois, mais nous ne voulons plus l’exporter sous sa forme naturelle. (…) C’est pourquoi nous avons besoin d’expertise, d’outils et de machines que nous ne fabriquons pas, et c’est pourquoi nous nous tournons aujourd’hui vers le Maroc. Même si le royaume n’est pas un fabricant d’outils et de machines, il a beaucoup d’expérience dans la transformation du bois.
Concernant le secteur du cuir, l’ambassadeur a souligné que ce secteur au Cameroun en est encore à ses débuts de croissance, et a même connu une véritable crise représentée par la faillite de l’une des deux tanneries du pays, ajoutant que le pays « cherche à établir des partenariats afin de relancer le secteur, de suivre le rythme des fabricants et des artisans et de préserver ces traditions ancestrales ».
« C’est pourquoi nous nous déplaçons aujourd’hui au Maroc, qui a prouvé son expertise dans le domaine du traitement et de la valorisation de la nature », a-t-il déclaré. Au sujet de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), le diplomate camerounais a souligné que si tout le monde est impliqué dans ce projet, « nous pourrons créer plus de valeur ajoutée, et faire tomber les barrières ».
« On peut envisager des systèmes où le Maroc pourrait, par exemple, exporter certains produits fabriqués ici et, en retour, au lieu d’importer des bananes de Colombie, il pourrait les importer du Cameroun, à quelques kilomètres de là », a déclaré l’ambassadeur. La première rencontre économique maroco-camerounaise sur le bois et le cuir (10-12 mai) vise à donner un nouvel élan à la coopération bilatérale entre Rabat et Yaoundé.
