L’Ouzbékistan organise ce dimanche un référendum constitutionnel qui doit à priori renforcer le pouvoir du président Chavkat Mirzioïev, un réformateur autoritaire disant vouloir propulser l’ex-République soviétique dans une nouvelle ère de développement.
Ainsi, les bureaux de vote ont ouvert à 8 h, heure locale (3 h GMT), dimanche 30 avril, en Ouzbékistan, où un référendum constitutionnel est organisé. Celui-ci doit permettre de consolider le pouvoir du président Chavkat Mirzioïev, un réformateur autoritaire promettant de propulser le pays dans une nouvelle ère de développement.
Parmi les principales mesures figurent en effet le passage du quinquennat au septennat et la remise à zéro des deux mandats présidentiels, ce qui doit permettre en théorie à l’actuel dirigeant, âgé de 65 ans, de rester au pouvoir jusqu’en 2040.
L’adoption du texte ne fait aucun doute après une campagne à sens unique dans un État où la presse reste largement contrôlée.
Le pouvoir s’est malgré tout employé à légitimer cette nouvelle Constitution en mobilisant des célébrités locales pour louer les mérites du texte et du président Mirzioïev, lors de grandes manifestations et de concerts.
Sur les panneaux publicitaires de la capitale Tachkent, plus grande ville d’Asie centrale, s’affichent des conversations imaginaires par SMS incitant les électeurs à participer, comme « Papa, on va au parc ? Non, d’abord, on va voter ».
Cette stratégie semble fonctionner. Agaï Danilov, étudiant de 18 ans, estime qu' »organiser ce référendum est une bonne décision, pour que nous puissions choisir l’avenir de notre pays ».
Parmi les nouveautés, l’interdiction de la peine de mort et le respect des droits humains sont constitutionnalisés dans ce « Nouvel Ouzbékistan » plus juste que vante Chavkat Mirzioïev.
Ces citoyens justement, en majorité jeunes, sortent d’un hiver particulièrement rigoureux marqué par d’importantes coupures de gaz et doivent faire face à une pauvreté persistante et une corruption endémique.
Malgré les progrès économiques et les avancées sociales, comme la criminalisation de la violence domestique ou la fin du travail forcé des enseignants, le pouvoir reste autoritaire.
A noter qu’en juillet 2022, dans la république du Karakalpakstan, des manifestations contre un amendement constitutionnel qui aurait réduit l’autonomie de cet immense territoire pauvre du nord de l’Ouzbékistan ont été réprimées dans le sang.
Selon les autorités, 21 personnes ont été tuées et plus d’une quarantaine ont déjà été condamnées à de la prison ferme. L’amendement a depuis été retiré.
Deux journalistes de médias étatiques assurent sous couvert d’anonymat avoir « reçu des consignes pour couvrir de manière positive l’Ouzbékistan, le référendum et le président ». Et tous deux assurent que la censure s’est renforcée à l’approche du scrutin.