Le Monde : D’un jeune président respecté à un dirigeant arrogant et obstiné, comment la réforme de la retraite a changé le regard de l’étranger sur Emmanuel Macron
C’est le titre d’un article publié par le Monde qui s’est intéressé aux différentes images de la réforme des retraites postes sur les réseaux sociaux et qui ont contribué largement dans l’amplification de l’opposition des français contre ladite réforme voire l’inflammation d’une vision amusante mais critique et inquiétante sur la France entre européens et américains.
En effet, le débat sur la nouvelle réforme des retraites d’Emmanuel Macron, et qui a été largement rejetée par l’opinion publique française et les syndicats, a conduit à un durcissement du jugement sur l’État français et ses institutions, puisque l’article 49-3 est restée incompréhensible d’une manière générale en dehors de la France. Une loi qui autorise au gouvernement de passer des projets de loi sans le soumettre à un vote au parlement.
et c’est une ironie de voir un jugement plus dur sur l’autorité législative provenant des partenaires européens les plus proches de Paris et à leur tête l’Allemagne auprès de laquelle Emmanuel Macron jouissait d’une image plus positive et plus attractive.
Ainsi et avant tout, il parait que le président français, aimé mondialement en 2017, est aujourd’hui le sujet d’une confusion totale.
Le Monde poursuit que ce président que l’Allgemeine Zeitung Frankfurter a décrit autrefois comme le président libéraliste idéal, plus jeune que John Kennedy, plus libéraliste que Tony Blair et plus européen que Gerhard Chroudou, allait finalement accomplir le changement de la manière que les allemands l’espéraient. Cependant, la crise de la réforme des retraites a changé radicalement la manière avec laquelle on regardait le président comparée même à celle de la crise des gilets jaunes qu’on a considéré comme un mouvement issu d’une France hésitant à opérer un changement.
Toujours dans le même contexte et selon le Monde, les français ont été toujours vus comme des révolutionnaires potentiels, incapables d’accepter les réformes effectuées par des allemands pendant des décennies et qu’actuellement, on accuse Emmanuel Macron du seul responsable de cette crise par d’autres parties que les français.
Quant au journal Tageszeitung de la gauche, il a publié un article le 6 avril sous le titre « un gouvernement obstiné », considérant que ce qui se passe peut tendre vers une crise de l’État étant donné l’absence d’un dialogue entre les deux parties qui parient sur capitulation inconditionnelle à la partie opposée.
Carricature
C’est sous ce sous-titre « Carricature », le Monde a indiqué qu’après la rencontre télévisée du journal de 13 heures d’Emmanuel Macron, l’hebdomadaire progressiste allemand Die Zeit a écrit que ce dernier a l’air d’une carricature que ces détracteurs ont peint depuis des années : un technocrate orgueilleux qui a perdu le pouvoir de comprendre la raison de cette haine autour de lui. Un intellectuel qui a eu toutes les chances de réussir dans sa vie à tel point de ne pas admettre la moindre erreur.
Loin de la personnalité de Macron, le Monde poursuit : les commentateurs regrettent cette incapacité de créer une coalition au niveau la culture politique française. Un modèle tout à fait contradictoire à celui observé en Allemagne…un régime parlementaire où aucun parti ne jouit d’une majorité absolue et où le pouvoir législatif ne peut pas dominer. Le journal explique que le système politique français n’est pas basé sur la pluralité et que le président, élu par la majorité, jouit de plusieurs pouvoirs lorsque les autres élus, qui viennent dans le second tour n’ont pas d’avis.
S’agissant de l’intervention violente de la police, le Monde estime qu’elle a bien choqué les allemands qui n’ont pas le même principe du maintien de l’ordre publique qu’en France et pour qui le recours à LBDs est un cas exceptionnel, d’autant plus, le fait de voir le ministre de l’intérieur, Gérard Darmanien à Matignon (Présidence des ministres) ou au Champs Élysées (Présidence de la République) est très inquiétant.
Toujours selon l’hebdo Die Zeit, plus de la moitié des français ont peur des confrontations physiques lorsqu’ils décident de se manifester et le responsable de cet état de violence est le ministre de l’intérieur. Ainsi, plusieurs articles ont été publiés au début du mois d’avril sur ce sujet sous le titre : « agressif comme Le Pen…raviver les peurs de la réussite de l’extrême droite dans les prochaines élections, une obsession allemande plus que française. »
Italie- Royaume-Uni
Durant son premier mandat, le président Macron jouissait d’une parfaite image qui le mettait à l’abri de tout populisme et qu’elle ne l’ait plus, même en Italie dominée par l’extrême droite de Giogia Miloni.
Selon Spctator, le fait que les français soient extenués par des explosions périodiques n’est pas une nouvelle mais plutôt une partie de leurs personnalités citoyennes et aussi de leur histoire.
Quant au média britannique, la colère des français l’a laissé dans un état de doute puisque les clichés furent très clairs et c’est ce qui a amené la presse britannique à s’intéresser de moins en moins au mouvement opposé à la réforme des retraites.
De son côté, le correspondant du journal Financial times a défendu les opposants à la réforme de la retraite à l’âge de 64 ans en disant que les français ont totalement raison. Après quoi, il a fait un appel à la 6ème République chargée normalement de mettre fin à cette « colère » que ressentent les français à l’égard de leur nation et son président et qui n’est pas vu comme une émergence de l’administration publique mais son persécuteur.
Le Monde ajoute qu’aux Etats-Unis, le comédien John Faiser s’est moqué de l’invitation des syndicats par Macron pour engager le dialogue. De son côté, le Washington Post a publié une introduction en disant qu’il serait facile mais aussi illusoire, d’éloigner les événements que vit la France, puisqu’ils sont un nouvel épisode de la politique interne de la France au moment où les grandes démocraties sont confrontées à une démographie caractérisée par la vieillesse. Et d’ajouter que c’est décevant de voir Emmanuel Macron dans une obligation d’imposer la réforme sans le vote du parlement.