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Sommet arabe: La gifle de l’Arabie saoudite à l’Algérie

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L’Algérie qui voulait arracher la vedette et prendre la paternité du (potentiel) retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, a vu ses espoirs anéantis par la diplomatie de l’Arabie saoudite. A Alger, les généraux au pouvoir sont très mécontents…

Le régime algérien tente vainement depuis de nombreux mois de multiplier les initiatives pour redorer son image de pays autoritaire et anti-démocratique après les événements du Hirak en 2019, la chute de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et le placement au pouvoir d’un nouveau président non élu et impopulaire en la personne d’Abdelmadjid Tebboune.

En tentant d’organiser des événements sportifs à portée continentale ou méditerranéenne (jeux méditerranéens, CHAN etc.), ou encore en accueillant des réunions telles que le Sommet de la Ligue arabe, le régime algérien veut se racheter une crédibilité internationale, et quelque peu reprendre une place sur l’échiquier diplomatique.

Lors du dernier Sommet de la Ligue arabe organisé en Algérie, marqué par les réticences des pays arabes et par l’échec de la diplomatie algérienne à imposer son agenda en amont, en plus des marqueurs de la haine envers le Maroc, la junte au pouvoir en Algérie avait déjà tenté d’ajouter le sujet du retour de la Syrie au menu des discussions, sans succès.

Fait marquant l’échec du Sommet arabe en Algérie, tous les dirigeants arabes à l’exception de l’émir du Qatar, du président égyptien et du leader palestinien Mahmoud Abbas, ont décidé de ne pas se rendre à Alger.

Les Etats arabes connaissent les desseins cachés derrière l’insistance de l’Algérie pour redonner un siège au régime de Bachar Al Assad, après que son pays soit devenu un camps d’entrainement militaire de prédilection pour les groupes terroristes et extrémistes comme le Hezbollah et les séparatistes du polisario.

C’est comme cela que les demandes de l’Algérie ont été ignorées par tous les pays arabes et que le sujet vient tout juste d’être mis sur la table, bien évidemment, sans la participation de l’Algérie, malgré qu’elle assure actuellement la présidence de la Ligue arabe.

Vendredi, l’Arabie saoudite -qui accueillera le prochain Sommet à Riyad- a organisé une conférence sur le sujet du retour de la Syrie au sein de l’organisation panarabe en présence de 9 pays à savoir, les Émirats arabes unis, le Qatar, Oman, Bahreïn, l’Irak, l’Égypte et la Jordanie.

Cette réunion a été une douche froide pour les dirigeants algériens qui y voient non seulement la mise à l’écart de leur pays en dépit de sa position pro-Bachar, mais aussi l’étendue du manque de confiance envers le régime algérien et sa nature belliqueuse.

« À Alger, cette attitude saoudienne ne passe pas. L’Algérie reproche surtout à l’Arabie saoudite de se « comporter » comme la présidente en exercice de la Ligue arabe alors que c’est elle qui assure cette fonction », indique le site algérien TSA, citant une source algérienne qui indique que l’Arabie saoudite « doit coordonner » avec l’Algérie.

L’Algérie qui voulait absolument s’associer au retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe pour en faire un argument d’autorité, a compris que chez les Etats arabes tout le monde a compris son jeu, d’autant plus qu’un pays ne peut pas se positionner en tant qu’Etat rassembleur alors qu’il est lui-même artisan de discorde et cherche à déstabiliser un pays arabe voisin.

La diplomatie du prince héritier Mohammed ben Salmane cherche la lumière même au détriment des autres pays comme l’Algérie qui a effectué un retour en force ces dernières années sur la scène internationale, et dont le rôle est désormais incontournable au niveau régional et au sein de la Ligue arabe, avance TSA.

Toujours en s’auto-complimentant et se perdant dans un délire narcissique, la presse algérienne, porte parole du régime militaire, ajoute: « En se comportant ainsi, l’Arabie saoudite montre une nouvelle fois qu’elle est gênée par le nouveau rôle de la diplomatie algérienne (…) et prend ainsi le risque de mécontenter des poids lourds de l’organisation panarabe ».

Et en continuant à s’attaquer à l’Arabie saoudite, la presse algérienne menace le prochain Sommet d’échec, simplement pour avoir écarté l’Algérie. « Sans doute obnubilée par les relatifs succès diplomatiques dans la région avec le rétablissement des relations diplomatiques avec l’Iran », a lancé TSA, en critiquant la réunion sur la Syrie en la taxant de « petite manoeuvres ».

L’organe de presse affirme que le « Royaume irrite sérieusement l’Algérie » qui « ne comprend pas la posture saoudienne ». Pourtant, cette posture est très simple à comprendre, et il n’y a qu’un régime « bête et méchant » pour ne pas saisir que l’Arabie saoudite prépare son propre Sommet et qu’elle n’a pas à impliquer un pays promoteur de la division au sein des Etats arabes.

Il suffit de voir ce que l’Algérie a fait durant le dernier Sommet contre le Maroc pour voir que l’on est pas devant un pays mûr et digne, sans oublier non plus que le régime d’Alger a refusé la médiation saoudienne.

Enfin, concernant le Maroc, lui n’est pas contre le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe mais exige l’arrêt du soutien à la milice du polisario, et c’est un point qui ne plait pas à l’Algérie de toute évidence, étant donné que c’est le pays qui finance l’organisation séparatiste pour diviser le Maroc.

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