Le président français Emmanuel Macron, en tête d’une délégation de chefs d’entreprises et de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, entame une visite d’État de trois jours en Chine à partir de ce mercredi 5 avril 2023. A part d’autres sujets, la guerre en Ukraine sera au cœur des discussions.
C’est une visite qui vient suite à celle effectuée par le président chinois Xi Jinping à Moscou le 21 mars de l’année en cours. Une rencontre qui prouve cette relation profonde qui lit les deux pays et à travers laquelle la Chine et la Russie sont plus alliées que jamais contre un ennemi commun qui est les Etats-Unis. Une visite durant laquelle le président chinois s’est proposé jouer un rôle de médiateur dans le dossier de l’Ukraine.
C’est donc suite à cette évolution des relations entre les deux blocs que la visite du président français est censée repositionner la France dans l’agenda de Pékin d’une part et l’Europe d’une autre part étant donné la présence de présidente de la commission européenne d’une autre part et trouver des solutions à la guerre en Ukraine.
Dès lors, les discussions se porteront sur plusieurs volets à savoir le volet économique, le réchauffement climatique, la soutien militaire de la Chine à la Russie et finalement le dossier de la guerre en Ukraine qui pèse beaucoup sur la scène politique mondiale.
A noter qu’au niveau des relations économiques, la France est le premier investisseur européen en termes de nombre d’entreprises, mais l’Allemagne occupe la première position en termes de chiffre d’affaires. Quant aux secteurs qui intéressent le partenaire chinois en France sont le vin et des spiritueux. Selon les données du gouvernement français, « 2085 entreprises françaises, essentiellement des grands groupes, étaient présentes en Chine en 2020, employant près de 307 000 personnes ».
Le président Emmanuel Macron qualifie cette visite comme une visite de réengagement » après une longue parenthèse dû notamment à la pandémie de Covid-19 (interrompue toutefois en novembre 2022 par une rencontre entre Emmanuel Macron et Xi Jinping lors du G20 de Bali en Indonésie), d’autres sujets seront à l’ordre du jour.
Pour la présidente de la commission européenne, cette visite est d’une extrême importance pour renouer avec la Chine comme elle l’a bien souligné dans une conférence de presse avant d’entamer sa visite : « La relation UE/Chine est l’une des « plus complexes et importantes » au monde, a-t-elle dit, déplorant que cette relations soit devenue « plus distante et plus difficile ».
« Nous ne devons pas nous couper de la Chine, mais nous devons réduire les risques », selon Ursula von der Leyen qui constate que « la Chine est devenue plus répressive en interne et plus agressive à l’extérieur », estimant enfin que « l’objectif du Parti communiste chinois est un changement de l’ordre international avec la Chine au centre ».
La lutte contre le réchauffement climatique fait ainsi partie des défis mondiaux à propos desquels Paris juge Pékin « incontournable ». Mais, comme nous sommes en Chine, les sujets économiques occuperont aussi une place importante. A cet effet, Emmanuel Macron est accompagné par une soixantaine de chefs d’entreprises représentant différents secteurs dont ceux d’Airbus (aviation), EDF (électricité), Alstom (transport) ou Véolia (eau et assainissement). Des signatures de contrats sont attendues, promet l’entourage présidentiel.
Emmanuel Macron devrait aussi continuer de pousser pour « un meilleur accès au marché chinois » et « des conditions équitables de concurrence », comme lors de ses deux précédentes visites en Chine en 2018 et 2019.
ML
