Il serait difficile d’évaluer ou classer la politique d’Emmanuel Macron dans un contexte conceptuel de l’ordre mondial à l’époque actuelle. Une politique connue par des dérives et des controverses qui font que la France succombe dans une crise profonde à cause des réformes successives qui touchent les retraites et l’immigration.
En effet, le 2ème quinquennat d’Emmanuel Macron n’est qu’à ses début et déjà les observateurs ne cachent pas leur inquiétude sur l’avenir incertain de la France, qui en même temps traverse une crise sociale à cause de la réforme des retraites que le président a imposé aux français par recours à l’article 49.3. Pire encore, le président maintient sa position même s’il n’a qu’une majorité relative à l’assemblée nationale et dont la motion de censure était votée par 288 de ses députés.
Conséquence : on est en train d’assister à une sorte de rupture entre les Élysée et la société française lorsque Emmanuel Macron, dans son dernier entretien du mercredi ne cesse de s’appuyer sur la démographie comme principale raison pour justifier sa réforme des retraites. Si ses chiffres sont exacts – il y avait bien autour de 10 millions de retraités lorsqu’il est sorti de l’ENA en 2004 et il devrait effectivement y avoir environ 20 millions de retraités en 2030 –, la nécessité d’une nouvelle réforme en raison de l’accroissement du nombre de retraités n’est pas avancée par le Conseil d’orientation des retraites (COR).
Si un déficit à venir de 0,1 % du PIB en 2023 à 0,8 % du PIB en 2050 est effectivement annoncé dans le dernier rapport du COR, publié en septembre 2022, celui-ci souligne toutefois : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. » Une affirmation répétée début 2023, à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat, par le président de cette institution, Pierre-Louis Bras.
Pour autant, le système de retraite sera bel et bien déficitaire dans les années à venir, ce qui peut justifier, politiquement, la nécessité de mener une réforme. Mais rien n’obligeait à changer l’âge de départ légal à la retraite, d’autres leviers pouvant être actionnés pour combler les futurs déficits. Mais face à un bilan qui se présente comme suit : désindustrialisation de la France, bilan économique surévalué, près de 5,65 millions de personnes en recherche d’emploi, près de 9,2 millions de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté monétaire en 2019, inaction climatique et passivité face au lobbying des industriels, violences policières disproportionnées désormais coutumières et qui ont connu leur summum lors du mouvement des gilets jaunes (2018-2019)…
Tout en tenant compte de ces résultats, à quoi doivent s’attendre les français dans les années qui restent de ce quinquennat ?
Quant à la politique étrangère d’Emmanuel Macron, personne n’ignore sa position ambigüe en Ukraine avec toutefois des diagnostics qui dépendent de sa naïveté et son narcissisme de pouvoir changer les choses et avoir une influence sur les deux parties lorsque la question se joue plus sur le terrain que sur les beaux discours.
Quant à l’Afrique, c’est une catastrophe que ce soit à Bamako, à Ouagadougou et même à Rabat (pourtant allié traditionnel de la France), Macron a abîmé les acquis.
En effet la politique macronienne au Maghreb a été marquée par une «fausse lecture» qui l’a orienté vers un chemin tortueux où aucun de ses prédécesseurs ne s’est jamais fourvoyé et qui s’est traduite par cette relation aventuriste et aventureuse avec le régime algérien. Et quand bien même cette relation aurait été mûrement réfléchie et calculée par l’Élysée, elle repose sur des hypothèses fausses. Et c’est ce qui prouve qu’Emmanuel Macron n’est analyste ni quelqu’un d’imprégné de profondeur historique pour renouer des relations d’amitié comme le furent ses prédécesseurs avec des alliés historiques comme le Maroc.
ML