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Réforme des retraites : entre sénat et la droite

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Les sénateurs ont approuvé mardi en commission le projet de réforme des retraites du gouvernement, dans une version amendée prévoyant notamment une disposition en faveur des mères et l’emploi des seniors. La majorité de droite est favorable au report de l’âge de départ de 62 à 64 ans, mesure phare du texte.
Ainsi, une réunion des sénateurs doit avoir lieu ce jeudi pour donner le coup d’envoi des débats sur l’adoption de ladite réforme dont deux tiers des français 66% n’en veulent pas.
Une réunion qui doit continuer jusqu’au 12 mars pour aboutir à un consensus entre le LR, les syndicats et la gauche. Des oppositions au texte de loi risqueraient de faire recours à des articles de la constitution au cas où les débats n’aboutiraient pas à un compromis qui satisfairait les parties, en particulier l’intersyndicale.

En attendant, la prochaine journée de mobilisation, le 7 mars, les débats au Sénat, réputé pour son climat feutré, pourraient trancher avec les vives tensions qu’a connues l’Assemblée nationale et les amendements approuvés mardi en commission devront être revotés en séance, comme le veut la règle applicable aux textes budgétaires.

Parmi les amendements retenus, figure celui d’accorder une « surcote » aux mères de famille qui ont une carrière complète et qui a été jugé essentiel par la droite, en plus d’un CDI nouvelle formule, exonéré de certaines cotisations sociales afin de faciliter l’embauche des seniors proposée par les sénateurs.

Pour la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne, elle voit qu’avec les propositions du sénat, il serait possible de trouver un terrain d’entente, tout en affirmant d’être prête à étudier « des bonifications » salariales pour les femmes « avant le troisième enfant ».

Le président des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a affirmé lundi, dans un entretien à l’AFP, que son groupe « ne sera[it] pas dans la surenchère ». À l’Assemblée nationale, le gouvernement a eu fort à faire avec les députés LR, notamment Aurélien Pradié, démis depuis de ses fonctions de numéro 2 des Républicains.
C’est donc sur le texte du gouvernement, à peine modifié, qu’a planché la commission des Affaires sociales du Sénat, sous la houlette de sa rapporteuse générale Élisabeth Doineau, centriste Macron-compatible, et du rapporteur de la branche Vieillesse René-Paul Savary, le « M. Retraite » du groupe LR.

Mais, forte de près d’une centaine de sénateurs, la gauche compte bien faire entendre son opposition. Les trois groupes – PS, CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) – présenteront ensemble leur stratégie mercredi.

« Nous souhaitons que les vingt articles de la loi soient traités », a affirmé le chef de file socialiste Patrick Kanner dans une interview au journal Les Échos dimanche.
L’alliance de gauche Nupes continue de multiplier les meetings. « On lâche rien, on est là », ont scandé lundi soir les militants à Amiens.

Dans la rue, le bras de fer va se durcir. L’intersyndicale a appelé « à se saisir du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, pour dénoncer partout l’injustice sociale majeure de cette réforme des retraites envers les femmes ».
Au Sénat, les débats prendront fin le dimanche 12 mars. Si à minuit, les sénateurs n’ont pas voté l’ensemble du texte, il sera quand même transmis en commission mixte paritaire, qui rassemble sept députés et sept sénateurs.
ML avec AFP

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