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Pesticides interdits : une députée interpelle le ministre de l’Agriculture sur les risques sanitaire

La question de l’importation de pesticides interdits en Europe refait surface au Parlement. La députée Naima Elfathaoui, membre du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) pour la région Souss-Massa, a adressé une question écrite au ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, concernant la protection de la santé publique et de l’environnement face à ces substances à haut risque.

Dans son interpellation, la parlementaire s’appuie sur un rapport conjoint publié en septembre 2025 par les ONG Public Eye et Unearthed, qui révèle que des pays de l’Union européenne, ainsi que des entreprises européennes, ont continué d’exporter en 2024 près de 122 000 tonnes de pesticides interdits vers des pays à revenu faible ou intermédiaire, dont le Maroc. Ces substances sont pourtant prohibées à l’intérieur de l’UE en raison de leurs effets jugés dangereux pour la santé humaine et l’environnement.

Naima Elfathaoui souligne que cette situation soulève de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité sanitaire des consommateurs marocains, à la protection des agriculteurs exposés à ces produits, ainsi qu’à la préservation des sols, des ressources hydriques et de la biodiversité. Elle estime que l’exportation de produits jugés inacceptables en Europe vers d’autres pays constitue une forme de « double standard » préoccupante.

La députée demande ainsi au ministre de préciser les mesures mises en place par son département pour empêcher l’entrée de ces pesticides sur le marché national, ainsi que les mécanismes de contrôle et de surveillance appliqués aux importations de produits phytosanitaires. Elle l’interroge également sur les dispositifs de coordination avec les services de douane et les autorités sanitaires afin de garantir le respect des normes nationales et internationales en vigueur.

Cette interpellation intervient dans un contexte où les enjeux liés à la sécurité alimentaire, à la santé publique et à l’agriculture durable occupent une place croissante dans le débat public. Plusieurs organisations de la société civile appellent, de leur côté, à un renforcement de la législation marocaine en matière de pesticides, à davantage de transparence sur les produits autorisés, et à une transition progressive vers des alternatives moins nocives.

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