Université marocaine : Mohamed Hanine appelle à une réforme profonde et durable

Le débat sur l’avenir de l’université marocaine s’est de nouveau invité au Parlement. Le conseiller parlementaire Mohamed Hanine, du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des conseillers, a tiré la sonnette d’alarme sur l’état de l’enseignement supérieur, appelant à une réforme universitaire profonde, structurée et durable, à même de dépasser les réponses ponctuelles et de s’attaquer aux dysfonctionnements de fond.
Intervenant lors d’une séance de questions orales, Mohamed Hanine a rappelé le rôle historique central de l’université marocaine dans la production du savoir et la formation de générations de cadres ayant contribué à la gestion des affaires publiques et à l’édification des institutions de l’État. Un rôle, a-t-il souligné, qui ne trouve plus aujourd’hui son reflet dans la réalité du terrain, au regard des défis auxquels fait face le système universitaire.

Le conseiller a exprimé sa vive préoccupation face à la baisse de la qualité de la formation, en particulier dans les établissements à accès ouvert, une situation qui suscite, selon lui, une inquiétude croissante chez les familles, les étudiants et l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur. Pour Mohamed Hanine, toute réforme crédible doit impérativement s’appuyer sur une évaluation scientifique, rigoureuse et objective, loin des logiques de transition permanente entre réformes inachevées ou non évaluées, qui aboutissent à « déplacer les problèmes au lieu de les résoudre ».

Il a également pointé l’absence de continuité dans les politiques publiques liées à l’enseignement supérieur comme l’un des principaux freins à un changement réel. Cette instabilité, a-t-il estimé, fragilise les réformes, en dilue la portée et empêche de répondre efficacement aux aspirations des jeunes générations.

Dans ce contexte, le conseiller parlementaire a salué l’approche participative adoptée par le ministère de tutelle, tout en reconnaissant les efforts engagés pour améliorer la qualité de la formation universitaire. Il a toutefois insisté sur le caractère urgent et national de ce chantier, étroitement lié à l’avenir de milliers d’étudiants et, plus largement, au développement du pays.

Mohamed Hanine a enfin souligné que la clé d’un véritable renouveau universitaire réside dans la révision des programmes de formation et l’adoption de parcours plus appliqués, interactifs et en adéquation avec les besoins du tissu socio-économique. À défaut, a-t-il averti, l’université risque de s’enfermer dans des schémas théoriques figés, peu attractifs et déconnectés des réalités du marché du travail.

En conclusion, le conseiller a plaidé pour un effort collectif afin de redonner à l’université marocaine son rôle stratégique, non seulement à travers des textes législatifs, mais surtout par des politiques publiques concrètes et cohérentes, capables de réhabiliter l’enseignement supérieur comme un véritable levier de formation des compétences et de moteur du développement national.

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