Alors que Madrid et Rabat consolident un rapprochement diplomatique assumé, des sources médiatiques algériennes affirment qu’Abdelmadjid Tebboune aurait décidé d’annuler sa visite officielle en Espagne. En toile de fond : l’agacement d’Alger face à la posture espagnole, désormais clairement alignée sur la vision marocaine concernant la question du Sahara.
Le site « Algérie Patriotique », proche des centres de décision à Alger, attribue ce revirement à la récente visite gouvernementale marocaine en Espagne et au communiqué conjoint qui l’a suivie. Un texte perçu, dans les cercles algériens, comme un signe éclatant de convergence entre les deux capitales. Le média va jusqu’à considérer que ce communiqué « porte la signature marocaine », tant il confirme la constance de Madrid dans son soutien au plan d’autonomie et à la résolution onusienne 2797, laquelle consacre cette initiative comme socle du processus politique sous souveraineté marocaine.
Pour plusieurs observateurs, cette réaction – bien que non confirmée officiellement – illustre une fois de plus les hésitations de la diplomatie algérienne, souvent entraînée dans une logique de réaction plutôt que dans une vision articulée de ses relations extérieures.
Ce mouvement intervient alors que l’Espagne vient de saluer, avec insistance, l’adoption de la résolution 2797. Adopté le 31 octobre 2025, ce texte réaffirme que l’autonomie sous souveraineté marocaine demeure la solution la plus réaliste et la plus durable pour clore définitivement le conflit autour du Sahara.
Dans la déclaration publiée à l’issue de la 13ᵉ Réunion de Haut Niveau, tenue le 4 décembre à Madrid, le gouvernement espagnol rappelle également la solidité de sa position depuis l’accord du 7 avril 2022 signé entre Pedro Sánchez et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste. Une position qu’elle dit confortée par « les évolutions positives au sein des Nations unies » et par l’engagement total de l’envoyé personnel du Secrétaire général, dont les efforts s’appuient directement sur l’initiative marocaine.
En réaffirmant ce soutien, l’Espagne consolide plus que jamais son ancrage dans la feuille de route onusienne actuelle, celle qui place la proposition marocaine d’autonomie au centre du processus de règlement. Une orientation qui, visiblement, continue de perturber les calculs d’Alger.
