Inspecteurs du travail : Sekkouri appelle à une nouvelle phase de concertation avec les syndicats

Lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, ce mardi, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a lancé une nouvelle invitation aux syndicats pour reprendre le dialogue social. Une intervention riche en éclairages, largement consacrée à la situation des inspecteurs du travail, qu’il a décrits comme « une composante essentielle de l’administration », au regard du rôle stratégique qu’ils jouent dans la régulation du marché de l’emploi.

Le ministre a rappelé que cette profession, qui fêtera son centenaire en juin prochain, dépasse la simple mission de contrôle. Elle constitue, selon lui, un maillon clé dans la prévention des conflits sociaux. En permettant aux inspecteurs de mener leurs missions dans de bonnes conditions, « l’on évite les grèves, on résout les litiges et l’on renforce l’application du droit du travail », a-t-il souligné, rappelant que ceux-ci sont les premiers garants de la protection de la partie la plus fragile du système : les travailleurs.

Sekkouri est revenu sur les difficultés structurelles auxquelles fait face ce corps depuis plusieurs années, et sur les efforts déployés par les syndicats les plus représentatifs pour défendre leurs revendications. Trois centrales sont particulièrement impliquées : l’UGTM, la CDT et l’UNTM, avec lesquelles plusieurs rounds de discussions ont été menés ces deux dernières années. La plupart des points en suspens ont été résolus, à l’exception de deux dossiers majeurs : le décret encadrant les tournées de terrain et le statut particulier du corps d’inspection.

Le premier concerne notamment les moyens matériels et les indemnités, alors même que les zones d’intervention sont étendues et les outils logistiques limités. Quant au statut, le ministre a insisté sur l’urgence de sa mise à jour afin d’éviter l’hémorragie des compétences, rappelant que la profession, encadrée par les normes de l’OIT, exige une solide formation juridique et une expertise confirmée.

Pour accélérer la sortie de l’impasse, Sekkouri a proposé de fusionner les deux décrets en un seul texte intégrant l’ensemble des mesures convenues. Une approche saluée par les syndicats, dont les revendications ont été jugées « raisonnables ». Il a également assuré que les négociations se sont déroulées en toute transparence, loin de toute logique de concession ou de marchandage.

L’accord préliminaire a été soumis au Chef du gouvernement, dans le cadre du dialogue social centralisé. Une deuxième réunion, tenue il y a deux semaines, a permis de définir une feuille de route opérationnelle, avec instruction donnée aux services compétents d’accélérer le traitement du dossier. Le ministre a, par ailleurs, tenu une rencontre avec le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, qui a fait preuve de « compréhension » face aux enjeux soulevés.

Sekkouri a annoncé que le travail technique est désormais lancé et qu’il recevra les syndicats les plus représentatifs dès la semaine prochaine. Il a salué « le sens de responsabilité » de ces organisations, exprimant son ambition de conclure un accord avant la fin de l’année, en hommage à un corps professionnel qui accompagne les grands chantiers gouvernementaux, qu’il s’agisse de l’application du Code du travail ou de la mise en œuvre de nouvelles dispositions, dont celles relatives à l’exercice du droit de grève.

L’objectif ultime, rappelle-t-il, est clair : prévenir les grèves, renforcer le dialogue social et hisser les conventions collectives à un niveau plus avancé, au bénéfice des travailleurs et de la compétitivité de l’entreprise marocaine.

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