Selon des informations publiées par Sahel Intelligence, les tensions au sommet de l’État algérien se sont accentuées ces dernières semaines autour de la santé et des déplacements du président Abdelmadjid Tebboune. Confronté à un problème de santé nécessitant un suivi médical spécialisé à l’étranger, le président devait se rendre en Europe pour un traitement.
Toutefois, ce voyage aurait été bloqué par son directeur de cabinet, Boualem Boualem, et le chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha. Dans un pays où l’influence militaire demeure prépondérante depuis des décennies, le duo Boualem-Chengriha, qui contrôle l’agenda présidentiel, aurait convaincu l’entourage du président que ce déplacement représentait un risque pour la « stabilité de l’État ».
En coulisses, certains observateurs estiment que le président, « qui ne décide plus de la politique interne et externe du pays depuis deux ans, est devenu l’otage de ses propres collaborateurs ». Selon un haut fonctionnaire algérien, « tant qu’il reste affaibli et dépendant de leurs briefings, ils gouvernent à sa place. Un président en convalescence à l’étranger serait plus difficile à manipuler ».
D’après plusieurs témoignages internes, l’état de santé de Tebboune servirait de prétexte pour resserrer le contrôle autour de lui. Les audiences sont filtrées par le directeur de cabinet, les notes de renseignement passent exclusivement par l’état-major, et certains ministres n’ont plus d’accès direct au président. Isolé, ce dernier reçoit un flux d’informations soigneusement sélectionné, parfois déformé, destiné à lui faire croire que le pays traverse une crise permanente.
Un chercheur spécialiste des systèmes politico-militaires nord-africains explique : « C’est le moment où Tebboune cesse d’être président à part entière pour devenir la caution institutionnelle d’un pouvoir parallèle ».
À l’international, l’interdiction de voyager à l’étranger du président, qui devait notamment participer au sommet du G20 en Afrique du Sud, soulève également des interrogations. En interne, certains cadres évoquent déjà l’émergence d’une présidence sous tutelle, où l’armée et l’appareil administratif de l’ombre façonnent la politique réelle, tandis que le chef de l’État demeure affaibli.
Élu sur la promesse de réformes institutionnelles et de rééquilibrage entre le pouvoir civil et l’influence militaire, Abdelmadjid Tebboune se retrouve désormais encerclé par un duo influent : Boualem Boualem, son directeur de cabinet, et le général Saïd Chengriha, véritable patron de l’armée.






