Alors que la Russie envisage d’étendre son régime d’exemption de visa à un plus grand nombre de pays africains, le Maroc se positionne comme l’une des destinations les plus prisées des voyageurs russes et occupe une place stratégique dans les discussions bilatérales.
Cette initiative a été abordée le 21 novembre lors d’une table ronde organisée à la Douma à Moscou, consacrée aux échanges touristiques et culturels entre la Russie et le continent africain. Selon l’agence Interfax Russie, Tatyana Dovgalenko, responsable du département de partenariat avec l’Afrique au ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que « l’instauration d’un régime d’exemption de visa avec la majorité des pays africains pourrait stimuler le développement touristique ».
Actuellement, onze pays africains bénéficient déjà de ce dispositif : le Maroc, l’Angola, le Botswana, le Cap-Vert, Maurice, le Malawi, la Namibie, Sao Tomé-et-Principe, les Seychelles, la Tunisie et l’Afrique du Sud. Moscou indique que l’élargissement de cette liste est en cours d’étude et pourrait se concrétiser prochainement. Des accords de coopération touristique, incluant des mémorandums destinés à structurer les flux touristiques, sont également à l’ordre du jour.
Le Maroc, aux côtés de l’Égypte et de la Tunisie, figure parmi les pays africains les plus fréquentés par les touristes russes. En 2024, l’Égypte a accueilli près de 1,5 million de visiteurs russes, représentant 15 % de ses revenus touristiques. Le Royaume chérifien bénéficie, lui aussi, de liaisons aériennes régulières avec Moscou, consolidant ainsi sa position au sein de cette dynamique. À ce jour, seuls le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, la Tunisie, l’Éthiopie et les Seychelles disposent de vols directs et de liaisons charter avec la capitale russe.
Cette orientation s’inscrit dans le cadre des Sommets Russie-Afrique, qui ont souligné la nécessité de renforcer les coopérations économiques et culturelles, avec le tourisme comme moteur principal. Pour la Russie, il s’agit également d’améliorer son attractivité auprès des voyageurs africains, dont beaucoup privilégient aujourd’hui l’Europe ou l’Asie.
Pour le Maroc, déjà bien positionné dans les flux touristiques, les accords de mobilité et les liaisons aériennes, cette ouverture graduelle représente une opportunité stratégique. Le Royaume est ainsi en mesure de renforcer sa présence et son rôle dans les échanges touristiques et culturels entre la Russie et le continent africain.






