Budget parlementaire 2026 : 84 % des crédits alloués aux rémunérations et indemnités de déplacement

Alors que l’attention se porte sur les priorités de la dépense publique au Maroc pour l’année 2026, le budget de la Chambre des représentants s’impose comme l’un des documents les plus commentés. Les chiffres révèlent en effet un crédit global de 668,429 millions de dirhams — soit plus de 66 milliards de centimes —, relançant le débat sur le coût réel de l’institution législative et la pertinence de ses dépenses.

La répartition du budget montre que la plus grande part, soit 575,389 millions de dirhams, est allouée à ce que le document appelle le “soutien aux missions”. De ce montant, 84 % sont absorbés par les rémunérations, indemnités et charges sociales des députés et du personnel parlementaire, y compris les assurances et autres compléments de traitement.

Cette forte concentration sur la masse salariale soulève des interrogations quant au rapport coût-efficacité de la Chambre, dans un contexte national où l’État prône la rationalisation des dépenses et la redéfinition des priorités budgétaires.

Malgré les débats récurrents sur son efficacité, la diplomatie parlementaire bénéficie d’une enveloppe de 55,6 millions de dirhams. Cette somme couvre les cotisations aux organisations internationales, les déplacements des députés à l’étranger, ainsi que l’accueil des délégations officielles.

Mais au-delà du chiffre, une question persiste : dans quelle mesure ces actions renforcent-elles réellement l’image et l’influence du Maroc ? Les résultats justifient-ils le poids de cette dépense ?

Côté investissement, seuls 20 millions de dirhams sont prévus pour la modernisation et la mise à niveau des infrastructures. Un montant modeste au regard du budget global, mais qui illustre la continuité sans accélération notable des projets en cours.

Dans ce cadre, le projet “Parlement électronique et communication”, doté de 18,89 millions de dirhams, s’inscrit dans la stratégie de digitalisation de l’administration parlementaire. Reste à savoir si cette enveloppe se traduira par une transformation numérique réelle du travail législatif, ou si elle se limitera à des améliorations techniques de surface.

Le projet intitulé “Travail législatif, de contrôle et d’évaluation” se voit attribuer 18,55 millions de dirhams, couvrant le financement des groupes parlementaires, la réalisation d’études et de recherches, ainsi que les dépenses de documentation et d’abonnements.

Malgré son importance stratégique, cette enveloppe demeure limitée comparée à d’autres postes budgétaires, alors même que la fonction législative et le contrôle de l’action gouvernementale constituent le cœur de la mission parlementaire.

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