Dans une démarche illustrant l’ampleur du tournant que s’apprête à connaître le secteur de l’enseignement supérieur au Maroc, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a présenté un projet de budget ambitieux pour l’année 2026. Celui-ci vise à renforcer les infrastructures universitaires et à développer une nouvelle génération de programmes pédagogiques et de recherche.
Lors de sa présentation devant la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, le ministre a indiqué que le budget sectoriel atteindra 17,314 milliards de dirhams, soit une hausse de 5,36 % par rapport à 2025.
Selon le rapport parlementaire, le ministre a annoncé la création de 1 759 nouveaux postes budgétaires pour l’année universitaire en cours, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national d’accélération de la transformation du système de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
La ventilation du budget fait apparaître 10,54 milliards de dirhams consacrés à la masse salariale, 4,98 milliards de dirhams aux équipements et dépenses diverses, et 1,79 milliard de dirhams aux crédits d’investissement.
Dans sa présentation datée du 3 novembre 2025, le ministre a souligné que ces crédits visent à accompagner la réforme globale du système universitaire, notamment à travers la restructuration de l’offre de formation, le renforcement des compétences humaines et numériques, ainsi que la contractualisation entre le ministère et les universités publiques.
Sur le plan pédagogique, le ministre a affirmé que la réforme couvre l’ensemble des cycles et établissements universitaires, et repose sur la création de nouveaux diplômes valorisant les compétences linguistiques et numériques, tout en tenant compte des spécificités disciplinaires. L’objectif : offrir aux étudiants des compétences directement mobilisables sur le marché du travail. Il a également évoqué la création d’un volet spécifique consacré à la recherche scientifique dans le projet de loi n° 59.24, considéré comme une avancée majeure pour renforcer l’innovation au Maroc.
S’agissant des infrastructures, le rapport précise que le ministère œuvre à la restructuration du réseau universitaire, avec 29 nouveaux établissements en cours d’approbation, afin d’accompagner la hausse attendue du nombre d’étudiants, estimé à 1 309 900 inscrits pour l’année universitaire 2024-2025, soit une augmentation de 4,8 %.
Le ministre a par ailleurs évoqué le soutien social aux étudiants, annonçant une hausse de 7 % de la capacité d’accueil des cités universitaires, avec 3 962 lits supplémentaires. Le ministère prévoit également la construction de cinq nouvelles cités universitaires, totalisant 7 500 lits, en partenariat avec le secteur privé, dans le but d’améliorer les conditions de vie et la qualité des services offerts aux étudiants.
