Le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a affirmé que son parti figure parmi les acteurs qui ont contribué à l’éveil de la “génération Z” marocaine, descendue dans les rues de plusieurs villes du Royaume pour réclamer des réformes dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la lutte contre la corruption.
S’exprimant lors d’une rencontre ouverte organisée par la jeunesse du parti, dimanche 9 novembre 2025, Benkirane a expliqué que « cette génération de jeunes contestataires est le fruit d’un processus social et politique dans lequel le PJD a joué un rôle essentiel, en dénonçant les dérives du gouvernement et en alertant sur ses dysfonctionnements. »
Face à ceux qui estiment que l’opposition n’a plus de poids, Benkirane a tenu à répondre : « Les communiqués, les discours, les conférences et les interventions que notre parti a menés ces dernières années ont permis de révéler les manquements du gouvernement. Mais ce dernier n’a prêté aucune attention à nos alertes. Et lorsqu’un pouvoir n’écoute plus, la société finit toujours par exploser autrement. » Il a ajouté que le rôle de l’opposition n’est pas seulement de s’opposer, mais d’alerter, de prévenir et d’exprimer ce que la société ressent avant que le malaise ne se transforme en crise ouverte.
Abdelilah Benkirane a vivement critiqué le projet gouvernemental visant à accorder un soutien financier direct aux jeunes pour encourager leur participation politique et électorale, estimant qu’il s’agit là d’une mesure superficielle et inadaptée : « L’argent n’est pas la solution. Les jeunes sont descendus dans la rue non pas pour obtenir des subventions, mais parce qu’ils perçoivent des déséquilibres profonds dans la société qu’il faut corriger. »
Selon lui, payer les jeunes pour les pousser à entrer au Parlement serait perçu comme une forme de clientélisme : « Les Marocains peuvent accepter de l’aide, mais ils refusent d’être traités comme des marchandises qu’on achète. Ce genre d’approche ne peut qu’aggraver la défiance envers la politique. »
Le leader islamiste a plaidé pour une réhabilitation du sens de l’engagement politique, affirmant que « les jeunes n’ont pas besoin qu’on les paie pour faire de la politique ; ils doivent au contraire la servir, la transformer et la revivifier de l’intérieur. »
Évoquant la participation des femmes à la vie politique, Benkirane a insisté sur la nécessité de miser sur la compétence plutôt que sur la simple représentation numérique : « Le but n’est pas seulement d’augmenter le nombre de femmes dans les institutions, mais d’assurer leur présence réelle et influente. Le véritable empowerment doit se fonder sur le mérite, la capacité d’action et la force de conviction, non sur la logique des quotas. »
En abordant les élections législatives de 2026, Benkirane a assuré que le Parti de la Justice et du Développement reste le premier parti du Maroc “dans la réalité politique”, citant la présence continue de ses élus au Parlement, sa participation active aux débats publics et la régularité de ses prises de position.
Il a souligné que le fait que les citoyens ou les institutions se tournent vers le PJD en période de crise n’est pas un signe de faiblesse, mais une preuve de confiance : « Si l’on ne fait appel à vous que dans les bons moments, à quoi servez-vous ? Le vrai test, c’est d’être sollicité lorsque les temps sont durs. »
En outre, Abdelilah Benkirane a appelé la jeunesse marocaine à retrouver foi en l’action politique : « Le changement ne se construit pas seulement dans la rue, mais aussi au sein des institutions, avec courage, engagement et responsabilité. »






