L’aéroport Mohammed V de Casablanca a été, vendredi soir, le théâtre d’une scène de désorganisation totale. Des dizaines de passagers de Royal Air Maroc (RAM) ont été pris de court par une décision inattendue de la compagnie nationale, les laissant bloqués au sol alors que leur vol était complet… malgré des réservations confirmées depuis plusieurs semaines.
Selon les témoignages recueillis sur place, les vols prévus à 22h30 à destination d’Agadir, de Laâyoune et de Dakhla ont été brutalement perturbés. Les voyageurs, arrivés à l’aéroport vers 21h30, ont découvert au moment de l’enregistrement que leurs sièges n’existaient tout simplement plus. “On nous a dit que l’avion était plein, qu’il n’y avait plus de place, alors que j’ai mon billet depuis un mois”, raconte un passager abasourdi.
Contactée par les passagers, la compagnie n’aurait fourni aucune explication claire, se contentant d’annoncer un hébergement pour la nuit et un vol de remplacement le lendemain. Une situation qui a provoqué colère et incompréhension parmi les voyageurs, certains en mission professionnelle, d’autres devant assister à des événements familiaux urgents.
“Personne ne nous répond, ni à la RAM, ni à l’aéroport, ni au ministère. On nous laisse dans le flou total”, déplore une passagère, visiblement épuisée après plusieurs heures d’attente dans le hall du terminal.
Pour plusieurs observateurs du secteur aérien, cet épisode met en lumière une faille inquiétante dans la gestion des vols internes, au moment même où le Maroc se prépare à accueillir des événements d’envergure mondiale, notamment la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030.
“Voir une telle situation se produire dans le plus grand aéroport du pays, censé refléter l’image d’un Maroc moderne et bien organisé, est préoccupant”, souligne un spécialiste du transport aérien.
Alors que le pays multiplie les efforts pour renforcer son attractivité touristique et moderniser ses infrastructures, cet incident vient rappeler, à juste titre, que la qualité du service et la rigueur de gestion restent au cœur de la crédibilité du transport aérien national.
Souhaitons que cet épisode serve d’électrochoc pour la compagnie nationale, dont le rôle est appelé à être central dans la réussite des grandes échéances à venir.
