Un vent d’espoir souffle sur le Maghreb. Après des années de rupture diplomatique, le Maroc et l’Algérie pourraient bientôt tourner la page des tensions. C’est ce qu’a laissé entendre Steve Witkoff, envoyé spécial de l’ancien président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, dans une interview accordée à l’émission « 60 Minutes Overtime » diffusée le 19 octobre par CBS News.
Selon le diplomate américain, un accord de paix entre Rabat et Alger serait proche. « Nous travaillons actuellement sur l’Algérie et le Maroc, et il y aura un accord de paix là-bas, selon moi, dans les soixante prochains jours », a-t-il déclaré, sans donner davantage de précisions sur la nature ou le cadre de cet accord.
Washington relance sa diplomatie au Maghreb
L’entretien, réalisé en présence de Jared Kushner, gendre et ancien conseiller de Donald Trump, a rappelé les grandes manœuvres diplomatiques qui avaient conduit à la signature des Accords d’Abraham. Ces accords avaient permis la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, dont le Maroc en 2020.
Cette nouvelle initiative s’inscrirait dans la continuité de cette politique de rapprochement et de stabilisation régionale, en cherchant cette fois à réconcilier les deux puissances maghrébines. Pour Washington, la normalisation entre Rabat et Alger constituerait une avancée majeure pour la paix et la coopération en Afrique du Nord.
Des signaux positifs venus d’Alger
Les déclarations de Steve Witkoff rejoignent celles de Massad Boulos, envoyé spécial de Donald Trump pour l’Afrique. Dans un entretien récent accordé à Asharq News, ce dernier avait affirmé que l’Algérie, dont il avait rencontré le président Abdelmadjid Tebboune en juillet dernier, souhaite une issue pacifique au dossier du Sahara marocain et se montre favorable à une amélioration de ses relations avec le Maroc.
Ces propos, bien que prudents, laissent entrevoir une volonté d’apaisement du côté algérien, après plusieurs années de gel diplomatique et de tensions exacerbées.
Un enjeu régional majeur
Les États-Unis, tout comme plusieurs pays européens, considèrent que le différend autour du Sahara marocain et la rupture des relations diplomatiques entre Rabat et Alger ont eu des conséquences directes sur la stabilité du Maghreb. Cette situation a freiné la coopération régionale, notamment face aux menaces terroristes au Sahel, et ralenti les perspectives d’intégration économique en Afrique du Nord.
Un éventuel accord entre les deux pays voisins représenterait ainsi un tournant historique, ouvrant la voie à une nouvelle ère de dialogue, de coopération et de développement partagé.
Si les déclarations de Steve Witkoff se confirment, les prochaines semaines pourraient être décisives. Pour le Maroc et l’Algérie, comme pour l’ensemble de la région, la paix n’a jamais semblé aussi proche.