Le ministère de l’Économie et des Finances a présenté, lundi 20 octobre, devant le Parlement, le projet de loi de finances (PLF) 2026, d’un montant global de 761,3 milliards de dirhams, soit près de 83 milliards de dollars. Ce budget enregistre une progression de 5,5 % par rapport à l’exercice précédent.
Selon les prévisions officielles, la croissance économique du Maroc devrait ralentir à 4,6 % en 2026, contre 4,8 % en 2025. Cette décélération s’explique, d’après le document transmis au Parlement, par les incertitudes pesant sur les marchés mondiaux et une récolte céréalière moyenne attendue pour l’année à venir.
Le gouvernement affirme placer la santé, l’éducation et la réduction des inégalités régionales au cœur de ses priorités budgétaires. Une orientation qui intervient dans un contexte social marqué par des manifestations de jeunes à travers le pays, exprimant un profond mécontentement face à la qualité des services publics.
Une hausse de 12 % de l’investissement public
Le projet de loi prévoit une augmentation de 12 % de l’investissement public, qui atteindrait 380 milliards de dirhams en 2026. Cette dynamique d’investissement concernera principalement les infrastructures stratégiques — ports, aéroports et lignes ferroviaires — dans la perspective de la Coupe du monde 2030, que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.
Un déficit en recul et des besoins de financement en baisse
Sur le plan des équilibres macroéconomiques, le déficit budgétaire devrait reculer à 3 % du PIB en 2026, contre 3,5 % cette année, grâce à l’augmentation attendue des recettes fiscales, qui permettrait de compenser la hausse des dépenses d’investissement.
Les besoins de financement de l’État sont, quant à eux, estimés à 48,7 milliards de dirhams, en baisse de plus de 23 % par rapport à 2025. Le ministère des Finances table ainsi sur une gestion plus prudente de la dette publique, tout en maintenant un rythme soutenu d’investissement et de réformes sociales.