France: le nouveau chef de l’Intérieur veut renouer « le dialogue » avec l’Algérie

Le nouveau ministre français de l’Intérieur Laurent Nuñez a déclaré dimanche vouloir renouer « le dialogue » avec l’Algérie, alors que Paris et Alger sont empêtrés depuis plus d’un an dans une crise diplomatique.

La France reproche notamment à l’Algérie de refuser de reprendre ses ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

« Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires. Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème », a déclaré Laurent Nuñez lors d’un entretien avec plusieurs médias (France Inter/Franceinfo/Le Monde).

« Il faudra forcément qu’il y ait un bougé là-dessus. Il faudra à un moment qu’on reprenne le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité, d’échanges d’informations », a-t-il continué.

Les relations entre Paris et Alger sont au plus bas depuis l’été 2024 et la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » pour son Sahara.

Les Algériens occupent la tête des nationalités étrangères présentes en France – on y comptait 649.991 Algériens en 2024 – et la deuxième place pour les obtentions d’un premier titre de séjour.

Ils sont également la première nationalité interpellée en France en situation irrégulière avec 33.754 personnes en 2024. « On a 40% d’Algériens dans les centres de rétention administratives », a précisé le ministre.

« Il faudra évidemment qu’on ait de nouveau la reprise du flux des laissez-passer. Je vais m’y atteler », a ajouté le ministre, précisant ne pas avoir encore pris contact avec son homologue algérien.

Interrogé sur un récent rapport parlementaire qui proposait de remettre en cause les dérogations accordées aux Algériens dans le cadre de l’accord franco-algérien de 1968, Laurent Nuñez n’a pas souhaité se prononcer.

L’accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962), alors que la France avait besoin de bras pour soutenir son économie, permet notamment aux ressortissants algériens d’obtenir un titre de séjour de 10 ans selon une procédure accélérée.

« Il y a cet accord, il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il expliqué. L’ex-ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait dit à plusieurs reprises son souhait de le remettre en cause.

AFP

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