Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ouvre la voie à la fin de la guerre à Gaza

Israel et le mouvement palestinien Hamas sont parvenus, ce jeudi, à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, prévoyant également la libération d’otages et de prisonniers, sous forte pression du président américain Donald Trump. Cet accord marque une étape décisive vers la fin d’un conflit sanglant qui ravage le territoire palestinien depuis deux ans.

Selon une source palestinienne citée par l’AFP, l’accord sera signé ce jeudi en Égypte, à l’issue de quatre jours de négociations indirectes menées discrètement dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sous médiation américaine, égyptienne, turque et qatarie.

Un responsable du Hamas a déclaré à l’AFP : « Aujourd’hui sera annoncée l’heure zéro pour le début de la première phase de mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu. Dès son entrée en vigueur, le mouvement commencera à rassembler les otages vivants pour les remettre progressivement selon les conditions sur le terrain. »

De son côté, le Premier ministre israélien Benjamín Netanyahu a qualifié l’accord de « grand jour pour Israel », annonçant qu’il réunirait son gouvernement dans la journée pour l’approuver officiellement et organiser le retour de tous les otages. Ce revirement marque un changement majeur, après des mois d’opposition des ministres d’extrême droite à toute trêve avant « l’élimination complète du Hamas ».

Sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a salué « un accord historique », précisant que la première phase prévoit la libération de tous les otages et le retrait progressif des troupes israéliennes jusqu’à la ligne convenue, affirmant qu’il s’agissait des « premières étapes vers une paix forte, durable et éternelle ». Il a ajouté lors d’une interview à Fox News : « Je pense que les otages seront libérés dès lundi, y compris les dépouilles des personnes décédées. »

Dans un communiqué, le Hamas a confirmé la conclusion d’un accord global mettant fin à la guerre sur Gaza, prévoyant le retrait israélien, l’entrée massive de l’aide humanitaire et un échange de prisonniers.

L’armée israélienne a indiqué jeudi se préparer à un redéploiement de ses forces dans Gaza, affirmant avoir entamé des dispositions logistiques et opérationnelles pour la mise en œuvre de l’accord et l’établissement d’un nouveau plan de déploiement.

D’après une source du Hamas, la première phase inclut la libération d’une vingtaine d’otages israéliens vivants contre plus de 2 000 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés à perpétuité et 1 700 arrêtés depuis octobre 2023.

La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, a coûté la vie à plus de 67 000 Palestiniens selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, et entraîné une destruction sans précédent du territoire.

L’annonce de l’accord a provoqué une explosion de joie dans le sud de la bande de Gaza, notamment dans la région d’al-Mawassi, où des milliers de déplacés s’étaient réfugiés. « Je n’ai pas pu retenir mes larmes en entendant la nouvelle », raconte Samer Joudeh, originaire du quartier de Chujaïya à Gaza-Ville. « Deux années de peur, de destruction et de perte… Aujourd’hui, c’est comme si nous revivions. »

Mais la joie est teintée de prudence. « Je suis heureux que la guerre s’arrête, mais j’ai peur que cela ne dure pas, comme lors de la trêve de 2023 », confie Tarek al-Farra. « Cette fois, j’espère que la paix tiendra et que nous pourrons enfin vivre sans craindre les bombes. »

La “feuille de route Trump” prévoit le cessez-le-feu total, la libération de tous les otages, le désarmement progressif du Hamas et le retrait des forces israéliennes. La gouvernance de Gaza serait confiée à un comité palestinien de technocrates, assisté par des experts internationaux, sous la supervision d’un “Conseil de la paix” présidé par Donald Trump, avec la participation notamment de Tony Blair, ancien Premier ministre britannique. Le Hamas, en revanche, n’aurait aucun rôle politique ou militaire dans la gestion du territoire.

Le mouvement islamiste a confirmé accepter la libération des otages et la création d’une autorité palestinienne indépendante, tout en insistant sur la nécessité de revoir certaines clauses liées à l’avenir de Gaza. Netanyahu, de son côté, a salué une “victoire stratégique”, affirmant que l’accord garantit la sécurité d’Israël tout en permettant la poursuite du contrôle militaire partiel du territoire.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué l’accord, exhortant toutes les parties à en respecter scrupuleusement les termes : « Tous les otages doivent être libérés dans la dignité, et le cessez-le-feu doit devenir permanent. Il faut que les combats cessent définitivement. » Il a réaffirmé la disponibilité des Nations unies à intensifier l’aide humanitaire et à participer à la reconstruction du territoire palestinien.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a parlé d’un « grand succès diplomatique », affirmant que l’Union européenne soutiendra la mise en œuvre de la première phase du plan de paix.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a également félicité Donald Trump pour son rôle dans la conclusion de l’accord, exprimant son “profond soulagement” et son espoir d’un retour durable à la stabilité régionale.

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