Dans une nouvelle étape du processus de transformation numérique de l’enseignement supérieur, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, en coordination avec le Centre national pour la numérisation et l’enseignement à distance (CNDE), a annoncé le lancement de la deuxième édition de l’appel à projets pour la production de cours numériques, dans le cadre d’un programme ambitieux visant à instaurer une profonde mutation pédagogique au sein des universités marocaines.
Selon un communiqué officiel, ce projet a pour objectif la numérisation des unités d’enseignement fondamentales inscrites dans les tronc communs des filières de licence, conformément au nouveau cahier national des normes pédagogiques, qui constitue le référentiel de la réforme universitaire. Cette initiative vise à encourager la production de ressources pédagogiques numériques ouvertes et de haute qualité, capables d’accompagner les évolutions de l’enseignement supérieur et de répondre aux besoins des étudiants dans les différentes disciplines. Elle entend également stimuler la dynamique de numérisation au sein des établissements universitaires et impliquer les équipes pédagogiques dans la conception de contenus numériques interactifs, contribuant à l’amélioration de la qualité de l’apprentissage et à la démocratisation de l’accès au savoir, aussi bien dans les salles de cours que sur les plateformes numériques.
Le ministère précise que ce projet s’inscrit dans la vision stratégique du numérique dans l’enseignement supérieur, qui accorde une importance majeure à l’élargissement de l’accès aux ressources éducatives et à la mise à disposition de solutions pédagogiques modernes, favorisant l’équité et l’égalité des chances entre les étudiants. Il souligne également que la numérisation des cours universitaires n’est plus une mesure conjoncturelle imposée par la pandémie, mais un choix stratégique durable, destiné à consolider un modèle d’enseignement plus ouvert, flexible et adapté aux exigences du monde numérique et aux standards de qualité académique internationale.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette deuxième phase, le ministère a élaboré une feuille de route opérationnelle reposant sur trois étapes clés, constituant les piliers stratégiques du projet. La première concerne la production des contenus numériques, réalisés par des enseignants-chercheurs selon des normes techniques et pédagogiques rigoureuses garantissant la clarté, l’interactivité et la pertinence scientifique. La deuxième étape consiste à intégrer ces ressources dans la plateforme nationale d’enseignement à distance, gérée par le CNDE, véritable pivot du projet chargé de la coordination, de la publication et du suivi des ressources. Enfin, cette démarche se conclura par le lancement officiel des premières sessions d’apprentissage en ligne, marquant le passage de la phase de conception à celle de l’utilisation effective par les étudiants.
Afin de renforcer l’infrastructure technique, le ministère prévoit la création de quatorze studios de production numérique répartis entre les universités publiques, en plus d’un studio central au siège du ministère et d’un autre à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. Ces studios seront équipés selon les standards internationaux les plus récents pour garantir une qualité optimale en matière d’image, de son et de production audiovisuelle, à la hauteur des avancées technologiques mondiales.
Le projet, dans sa seconde édition, ciblera principalement les modules des tronc communs nationaux des filières de licence, afin d’instaurer un modèle d’enseignement plus souple et interactif, offrant aux étudiants la possibilité d’un apprentissage autonome accessible à tout moment et en tout lieu. Les ressources produites comprendront des capsules vidéo, des documents de cadrage et des évaluations interactives dotées de mécanismes de correction automatique.
Ces ressources seront intégrées à la plateforme nationale d’enseignement à distance dans le respect des référentiels de qualité nationaux, assurant l’uniformité des contenus et des standards pédagogiques. Le processus d’accréditation prendra en compte la cohérence globale de chaque unité d’enseignement, notamment la répartition temporelle, les activités interactives et les modalités d’évaluation, de sorte que chaque ressource numérique devienne un outil pédagogique autonome, et non un simple complément de cours présentiel.
En outre, le ministère précise que ces cours seront entièrement gratuits pour les étudiants des universités publiques, dans l’optique de faire de la numérisation un levier essentiel de l’égalité des chances et de la justice universitaire, tout en positionnant l’université marocaine comme un acteur majeur de l’innovation pédagogique et de la transition numérique mondiale.
