L’UMT rejette fermement l’appel du ministre du Travail à réviser le Code du travail

L’Union marocaine du travail (UMT) a annoncé, son refus catégorique de répondre à l’invitation du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, à participer au chantier de révision du Code du travail.

Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son secrétariat national, l’UMT a dénoncé une « manœuvre perfide » visant, selon elle, à remettre en cause les acquis des travailleurs. Elle y voit une tentative de légitimer les licenciements abusifs et la réduction des indemnités, au profit d’un patronat « vorace ».

Le secrétariat national a ainsi décidé de ne pas donner suite à cette invitation, jugée dénuée de fondement, tout en annonçant qu’il adressera une lettre officielle au chef du gouvernement et aux instances concernées, afin d’alerter l’opinion publique nationale et syndicale sur la gravité de cette démarche.

L’UMT a par ailleurs rappelé au ministre du Travail que sa mission première consiste à veiller à l’application stricte des dispositions du Code du travail, à assurer la déclaration effective des salariés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale et au respect de l’ensemble des législations sociales, plutôt que de « spéculer sur la sueur des travailleurs et d’attiser la tension sociale ».

Le syndicat a également mis en garde le gouvernement contre la poussée inflationniste et la flambée persistante des prix, dans un contexte où aucune mesure efficace n’a été adoptée pour protéger le pouvoir d’achat des ménages. Il a ainsi appelé à une révision de la loi 104.12 sur la liberté des prix et de la concurrence, afin de protéger les consommateurs, de mettre un terme aux pratiques de monopole et de renforcer les mécanismes de contrôle contre les hausses abusives.

L’UMT a exhorté l’exécutif à ouvrir un véritable dialogue social dans le cadre de la session de septembre 2025, en lien avec la préparation du projet de loi de finances 2026. Selon le syndicat, ce budget devrait constituer une « étape décisive » en matière de correction des déséquilibres sociaux et de réponse aux attentes de la classe ouvrière.

Le communiqué réaffirme l’attachement de l’UMT à une hausse générale des salaires, du salaire minimum, des pensions de retraite et du minimum contributif, ainsi qu’à l’augmentation des allocations familiales pour les enfants et à la poursuite de la réforme de l’impôt sur le revenu.

En outre, le syndicat a réitéré son opposition à toute réforme technique ou comptable des régimes de retraite qui ferait porter aux salariés seuls le poids d’une mauvaise gouvernance. Il a appelé le gouvernement à adopter une approche concertée et sociale, garantissant la sauvegarde des acquis et la préservation des droits.

Concernant le projet de loi relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse, l’UMT a exprimé ses inquiétudes face à un possible recul des garanties constitutionnelles de la liberté de la presse et de l’indépendance de ses organes représentatifs. Elle a confié à la Fédération nationale de la presse, des médias et de la communication ainsi qu’au groupe parlementaire de l’UMT la mission de suivre de près ce dossier.

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