Des dizaines d’anciens militaires, combattants et ayants droit marocains ont manifesté, ce mercredi 17 septembre 2025 au matin, devant le Parlement à Rabat, pour exiger une amélioration de leurs conditions sociales et la révision de leurs pensions de retraite, restées gelées depuis de longues années, dans un contexte de flambée du coût de la vie et d’érosion du pouvoir d’achat des ménages.
Lors de ce rassemblement, initié par la Coordination nationale des anciens militaires et combattants ainsi que leurs ayants droit, les manifestants ont brandi des slogans fustigeant ce qu’ils qualifient de « marginalisation » et « d’exclusion » persistantes de la part des gouvernements successifs, malgré les sacrifices consentis pour la défense de la patrie. Ils ont exhorté les autorités compétentes à répondre urgemment à leurs revendications sociales et économiques restées en suspens.
Abdelouahed Khalid, vice-président de l’Union des coordinations et porte-parole de la coordination locale de Khouribga, a précisé que ce sit-in devant le Parlement coïncidait avec une réunion ministérielle consacrée à la réforme des régimes de retraite. Il a regretté que les anciens combattants n’y soient nullement représentés, estimant que leur exclusion les contraint à porter leur voix dans la rue après des années d’oubli et de mise à l’écart. Il a souligné que le gel prolongé de leurs pensions a rendu leur situation plus précaire encore que celle des autres retraités, avertissant que la mobilisation se poursuivra tant que leurs droits ne seront pas rétablis.
De son côté, Najat El Ghazi, membre de la coordination de Marrakech, a dénoncé l’absence totale d’initiatives gouvernementales en faveur de cette frange de la société. Elle a rappelé que les anciens militaires protestent depuis des années à travers des sit-in et des marches pour faire entendre leurs revendications, sans qu’aucune réponse ne leur soit accordée. Elle a insisté sur la dureté des conditions sociales et sanitaires de ces vétérans, dont les pensions restent figées malgré leur âge avancé et leur fragilité.
La militante a mis en lumière la situation dramatique des veuves et des orphelins de martyrs, souvent privés de revenus décents et parfois même expulsés des logements militaires. Elle a qualifié cette réalité de « profonde injustice », rappelant également la détresse des « Pupilles de la Nation », enfants de soldats tombés au champ d’honneur, laissés sans protection adéquate.
Déplorant l’absence de dialogue réel, Najat El Ghazi a affirmé que les anciens militaires ne réclament pas de privilèges supplémentaires, mais uniquement leurs droits légitimes, alors que, selon elle, certains responsables mènent une vie de faste et de confort. Elle a évoqué la présence d’une veuve parmi les protestataires qui survit de pain et d’eau, image poignante résumant à elle seule l’ampleur du délaissement vécu par ces familles.
Elle a insisté sur le caractère pacifique de ce mouvement, rappelant que ces anciens militaires, imprégnés de l’esprit de discipline appris dans les académies, refusent tout débordement ou désordre, mais restent déterminés à poursuivre leur combat jusqu’à l’obtention de leurs droits.
« Cette frange de citoyens n’abandonnera pas, malgré les formes d’exclusion qui perdurent. Elle continuera à lutter avec dignité et cohésion jusqu’à ce que ses revendications justes soient enfin reconnues », a conclu Najat El Ghazi.