À l’heure où la rentrée scolaire bat son plein dans les différentes régions du Royaume, des milliers d’enfants en situation de handicap, notamment ceux atteints de troubles du spectre autistique, se retrouvent exclus des bancs de l’école. La fermeture des associations et institutions spécialisées, qu’ils fréquentaient régulièrement, plonge les familles dans un désarroi profond et nourrit une inquiétude croissante quant à l’avenir éducatif de leurs enfants.
Cette crise trouve son origine dans l’interruption du soutien financier public dont bénéficiaient ces associations gestionnaires. Privées de ressources, elles ne sont plus en mesure d’assurer le paiement des éducateurs ni de couvrir les frais de fonctionnement. Les acteurs du secteur alertent sur un « danger imminent », évoquant le risque d’exclure près de 30 000 enfants de leur droit constitutionnel à l’éducation.
Les témoignages des parents, largement relayés sur les réseaux sociaux, expriment une colère mêlée de désillusion. Beaucoup y voient une nouvelle forme de marginalisation et dénoncent une fracture criante entre les discours officiels sur « l’État social » et la réalité vécue sur le terrain.
Les acteurs associatifs mettent en garde : si rien n’est fait, la situation pourrait précipiter la fermeture de nombreux centres dès la fin septembre, accentuant ainsi l’exclusion de milliers d’élèves privés d’un enseignement équitable et de qualité.
Les associations rappellent que ce blocage constitue une atteinte grave aux engagements constitutionnels et internationaux du Maroc. Elles exhortent les autorités de tutelle à clarifier sans délai leur position, à annoncer des mesures concrètes pour garantir la continuité des services éducatifs, et à instaurer un dialogue responsable en vue de solutions durables. Elles réclament également l’allocation de fonds publics pérennes, afin de ne pas laisser les associations seules face à un fardeau financier intenable.
Faute de perspectives claires, plusieurs de ces structures, qui assument désormais le rôle d’employeur avec tous les risques juridiques et sociaux que cela implique, se disent contraintes de réduire leurs activités, voire de fermer définitivement leurs portes. Une issue dramatique qui priverait des milliers d’enfants de l’un de leurs droits les plus fondamentaux : le droit à l’éducation.