La France a connu ce mercredi 10 septembre une journée de mobilisation d’ampleur, à l’appel du mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux dans un contexte de crise politique.
Dès l’aube, des actions de blocage ont touché de nombreuses villes : Lyon, Nantes, Rennes, Paris, Rouen ou encore Strasbourg. Routes, périphériques, établissements scolaires et sites stratégiques ont été ciblés par des cortèges souvent spontanés, parfois rapidement dispersés par les forces de l’ordre. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a annoncé dans la matinée près de 200 interpellations et une cinquantaine d’opérations de déblocage.
La CGT a, pour sa part, recensé plus de 700 actions de grève dans des entreprises et administrations, tandis que 150 lycées étaient paralysés, selon l’Union syndicale lycéenne. Universités et zones commerciales ont également été touchées, parfois dans un climat tendu. À Rennes, un bus incendié a fragilisé un pont, et des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.
À Paris, plusieurs tentatives de blocage du périphérique ont été déjouées. La préfecture de police a fait état de 95 interpellations dans la capitale et sa proche banlieue, alors qu’une tentative d’intrusion à la gare du Nord a été stoppée par les forces de l’ordre.
Dans plusieurs régions, la circulation sur des axes majeurs comme l’A10, l’A20 ou la rocade de Nantes a été gravement perturbée. Des agriculteurs de la Confédération paysanne ont également pris part au mouvement, mobilisant tracteurs et barrages filtrants.
Au-delà des perturbations, cette journée marque une étape dans la contestation sociale. Si le gouvernement affirme que « aucun blocage ne sera toléré », les syndicats annoncent déjà une grande journée nationale de mobilisation le 18 septembre, pour dénoncer, selon eux, une politique inchangée malgré les récents remaniements.