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Sebta et Melilla : l’Espagne sous pression, selon un commandant de son armée

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Les présides occupés de Sebta et Melilla continuent de hanter le débat politique espagnol. Un nouveau rapport militaire, signé par le commandant Emilio José Arias Otero pour le Centre d’études de défense nationale (Ceseden), révèle l’inquiétude grandissante de Madrid face à ce qu’il décrit comme une pression croissante du Maroc.

Une Espagne « faible et réactive »
Dans son analyse, Otero dénonce la posture espagnole jugée « réactive et défensive », incapable de contrer l’initiative marocaine. Selon lui, le Maroc avance ses pions avec méthode, combinant diplomatie, économie, contrôle migratoire et technologie, tandis que Madrid se contente de suivre.

La modernisation marocaine au cœur des inquiétudes
Le rapport met en avant l’accélération de la modernisation militaire du Royaume. Drones, systèmes de défense aérienne, frégates dernier cri : autant d’acquis stratégiques obtenus auprès des États-Unis, de la France ou encore d’Israël. Une dynamique que l’auteur qualifie de « sans précédent », au point de menacer, selon lui, la supériorité militaire espagnole en Méditerranée occidentale.

Diplomatie espagnole en recul
Otero revient également sur le soutien affiché par Madrid au plan d’autonomie marocain pour le Sahara. Une décision perçue comme une « concession dangereuse » puisqu’elle n’a pas été assortie de garanties explicites sur Sebta et Melilla. Pour le militaire, ce choix diplomatique fragilise davantage la position espagnole.
L’ombre d’une protection incertaine de l’OTAN
Le rapport rappelle enfin que les deux enclaves ne sont pas couvertes explicitement par l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord. Une zone grise qui, en cas de tension, ne garantirait pas l’intervention automatique de l’Alliance atlantique. L’épisode de l’île de Leila en 2002 reste, à ce titre, un précédent révélateur.

Un débat qui divise l’Espagne
Au final, ce document militaire relance le débat en Espagne, notamment au sein de la droite, sur la stratégie à adopter face au Maroc. Mais il traduit surtout une réalité de plus en plus évidente : Rabat avance avec confiance, tandis que Madrid cherche encore une réponse à la mesure des enjeux.

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