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Crise diplomatique : Alger et Paris s’enlisent dans l’escalade

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Les relations entre Alger et Paris connaissent un nouveau coup de froid. Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué, ce samedi, le Chargé d’affaires de l’Ambassade de France en Algérie, en réaction à la décision de Paris de restreindre les privilèges diplomatiques accordés à plusieurs hauts responsables algériens sur le sol français.

Dans un communiqué, Alger dénonce des « entraves en violation des obligations internationales du gouvernement français ». Selon la diplomatie algérienne, ces restrictions, d’abord appliquées à l’Ambassade d’Algérie à Paris, se seraient étendues aux postes consulaires, et ce « malgré l’engagement pris par le Quai d’Orsay de reconsidérer cette mesure ».

En guise de riposte, et « en stricte application du principe de réciprocité », Alger a annoncé le retrait des titres d’accès privilégiés aux ports et aéroports algériens jusque-là accordés à l’Ambassade de France.

Cette tension intervient dans un contexte de crispations croissantes. Mercredi dernier, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, avait confirmé que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, « était en train » de limiter les conditions de déplacement en France de certains dignitaires algériens. « Ce n’est que le début, nous pouvons aller encore plus loin », a averti son entourage, évoquant même la possibilité de remettre en cause les accords de 1968, selon Europe 1.

À l’origine de cette épreuve de force : le refus d’Alger de reprendre 120 ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), alors que Paris assure que tous disposent de documents en règle. Le ministre Bruno Retailleau accuse par ailleurs les autorités algériennes d’avoir délivré des passeports à « des clandestins » et promet de freiner la circulation des « membres de la nomenklatura » accusés de « dénigrement de la France ».

Les tensions dépassent la seule question migratoire. Paris a également exprimé ses inquiétudes quant au sort de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, dont elle demande la libération.

Face à cette pression, Alger affirme « appliquer sans délai le principe de réciprocité » et se réserve le droit de saisir les Nations Unies afin de « garantir la protection de sa mission diplomatique en France ».

Une escalade qui illustre, une fois de plus, l’état de fragilité des relations algéro-françaises.

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