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Carburants : la baisse mondiale du pétrole introuvable aux pompes marocaines

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Les cours mondiaux du pétrole ont reculé à leur plus bas niveau depuis plus de deux mois, mais les consommateurs marocains continuent de payer leurs carburants à prix élevés. Une situation d’autant plus surprenante qu’aucune répercussion de cette baisse internationale ne se fait sentir à la pompe, dans un silence qui semble servir les intérêts des sociétés de distribution et de commercialisation des hydrocarbures au Maroc.

En outre, le baril de Brent s’est stabilisé autour de 66 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) avoisinait 63 dollars, sur fond de prévisions internationales annonçant un excédent record de l’offre pétrolière en 2026, selon les rapports conjoints de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et du gouvernement américain. Ces perspectives ont conduit plusieurs experts à évoquer une tendance baissière structurelle, portée par l’augmentation de la production et l’accumulation des stocks.

Malgré cette inflexion nette des marchés mondiaux, les prix de l’essence et du gasoil au Maroc n’ont connu aucune diminution significative, restant à des niveaux élevés. Cela relance le débat sur le lien réel entre les prix nationaux et l’évolution du marché international, ainsi que sur le respect des mécanismes de fixation des prix basés sur l’offre et la demande.

Les distributeurs invoquent des facteurs tels que la volatilité des coûts de transport maritime ou la hausse du coût global, mais ces arguments peinent à convaincre une large frange de la population, surtout au vu des marges bénéficiaires importantes et des profits soutenus depuis la libéralisation du secteur en 2015.

Les baisses enregistrées sur les marchés pétroliers mondiaux sont nombreuses, mais à chaque fois, les prix à la pompe au Maroc demeurent élevés. Si les justifications pour les hausses ne manquent jamais, celles en faveur de la baisse se font beaucoup plus discrètes. En revanche, lorsque les cours remontent, les prix à la pompe s’envolent aussitôt. Une équation familière, devenue presque la règle d’or pour remplir les caisses des opérateurs.

Le pétrole a perdu plus de 10 % de sa valeur depuis le début de l’année, alors que l’alliance OPEP+ a mis fin aux réductions volontaires de production initiées en 2023.

Début de semaine, le gouvernement américain a relevé ses prévisions d’excédent d’offre pour 2026, tandis que l’Agence internationale de l’énergie a revu à la hausse ses estimations de production hors OPEP et partenaires, en particulier sur le continent américain.

Les données officielles américaines montrent que les stocks de brut ont progressé d’environ 3 millions de barils la semaine dernière, atteignant leur plus haut niveau en deux mois. Les réserves de distillats et les approvisionnements dans le principal centre de stockage de Cushing, dans l’Oklahoma, ont également augmenté.

Par ailleurs, l’écart de prix immédiat du Brent – mesuré entre les deux contrats à court terme les plus proches – s’est réduit, signe que les tensions sur le marché à court terme se sont nettement atténuées.

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