Des membres du parti de l’Istiqlal affiliés à l’organisation parallèle « Jeunesse scolaire » ont adressé au secrétaire général, Nizar Baraka, un mémorandum exposant leur vision et leurs propositions pour réformer en profondeur les lois électorales et renforcer la participation politique des jeunes au Maroc.
Ce document, publié à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse et en écho au débat national sur les modifications attendues du cadre électoral, souligne que la participation des jeunes au processus électoral « demeure limitée, en dépit des acquis constitutionnels ».
Le mémorandum dresse un constat critique des causes du désengagement électoral des jeunes : faible incitation juridique à leur candidature, absence d’un mode de scrutin favorisant le renouvellement des élites, préjugés persistants sur leurs capacités de leadership, complexité des procédures d’adhésion aux partis, déficit de formation politique et inégalités d’accès aux opportunités.
Il estime que la suppression de la liste nationale des jeunes fut une mesure « illogique », malgré son efficacité avérée dans la promotion de leur représentation.
L’organisation parallèle du parti de la Balance défend ainsi « une vision globale de réforme » fondée sur la modernisation de l’arsenal juridique et la rupture avec les mentalités partisanes traditionnelles qui marginalisent la jeunesse.
Elle appelle à l’adoption d’un pacte national en faveur de la jeunesse et à un renforcement de la transparence et de la probité dans les congrès partisans et les scrutins nationaux.
Le mémorandum insiste sur la nécessité de garantir une représentation équitable des jeunes et d’autres catégories sociales, tout en associant le processus électoral à un parcours d’éducation civique et d’encadrement qui commence dès l’école.
Pour concrétiser ces ambitions, plusieurs mesures sont avancées :
- En matière de transparence : enregistrement automatique des électeurs, création d’une commission nationale indépendante de supervision électorale, numérisation du processus électoral, durcissement des sanctions contre l’achat de voix et interdiction stricte de l’usage des ressources publiques à des fins de campagne.
- Pour l’autonomisation des jeunes : allocation d’un quota minimal de 30 % aux moins de 40 ans dans toutes les listes électorales, transformation de la liste nationale en listes régionales, obligation pour chaque parti d’inclure au moins un jeune dans les trois premières positions de chaque liste locale et abaissement à 20 ans de l’âge d’éligibilité à la Chambre des représentants.
- Concernant la réforme du système électoral : révision du quotient électoral, relèvement du seuil électoral pour favoriser une représentation qualitative et instauration de critères de compétence et d’intégrité pour se porter candidat.
Le texte préconise également le renforcement de l’éducation à la citoyenneté par l’introduction, dans les programmes scolaires, de modules consacrés aux droits et devoirs politiques, et par la promotion des clubs de citoyenneté dans les établissements.
En outre, il plaide pour des campagnes de sensibilisation politique dans les universités, les centres de formation professionnelle et les médias, ainsi que pour la réforme des lois organiques encadrant les partis et les collectivités territoriales, et l’activation des instances consultatives de la jeunesse.