Dans une lettre d’orientation adressée aux ministres à l’occasion de l’élaboration du projet de loi de finances 2026, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné que l’année 2026 marquera un tournant majeur dans l’intervention de l’État dans le domaine social, avec un passage résolu vers un impact social ciblé, mesurable et efficace dans la mise en œuvre des politiques et programmes publics.
Selon lui, le Maroc opère une transition progressive vers une approche plus performante de l’action sociale, fondée sur des outils modernes de gestion et visant à générer des effets tangibles sur le développement humain.
Akhannouch a affirmé que cette mutation découle d’une conviction profonde : la justice sociale n’est plus seulement un mécanisme correctif des déséquilibres, mais le fruit direct d’une dynamique nationale de croissance et d’investissement productif.
Cette transformation se concrétise notamment par l’adoption d’un dispositif d’aide directe, conditionnelle et finement ciblée sur les ménages les plus vulnérables. Le déploiement du Registre Social Unifié (RSU) et du Registre National de la Population (RNP) constitue un pilier central de ce nouveau modèle, notamment dans le cadre de la généralisation de la protection sociale. Ces deux outils garantissent un ciblage plus juste et transparent des bénéficiaires, tout en renforçant la capacité de l’État à piloter l’action sociale avec précision et efficacité.
Le Chef du gouvernement a précisé que la généralisation effective du RSU à l’ensemble du territoire national a permis, à fin mai 2025, l’enregistrement de plus de 5,3 millions de ménages, soit près de 19 millions de personnes, avec une représentation importante des zones rurales.
L’ambition de ce nouveau modèle est claire : passer de la logique de l’assistanat à une approche où le soutien social devient un levier d’autonomisation, en l’associant à des critères de développement humain tels que la scolarisation des enfants, le suivi sanitaire régulier, la vaccination et la prévention du handicap.
Akhannouch a enfin insisté sur la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles en valorisant le rôle de l’Agence Nationale de Soutien Social, appelée à jouer un rôle central dans l’harmonisation, la gestion et l’évaluation des différents mécanismes d’appui social.